<106>j'ai été frappé, lorsque j'ai appris la dangereuse rechute de la Princesse, et quoique votre relation du 2 de ce mois me donne de grandes espérances, néanmoins je ne suis pas sans alarmes avant que je sache la Princesse hors de tout danger. Vous ne manquerez pas de rendre à la Princesse mère la réponse que j'ai faite à une lettre qu'elle m'a écrite du 19 de mars passé, et vous lui direz en mon nom tout ce que vous pourriez dire d'obligeant et de poli. Du reste, j'ai été charmé de ce que Lestocq vous a dit au sujet d'un entretien qu'il a eu avec l'Impératrice1 Ravi que je suis des sentiments que Sa Majesté Impériale témoigne sur mon sujet, j'aurais lieu de tout espérer d'elle, si le Vice-Chancelier n'était plus en place, et Keyserlingk rappelé. Aussi attends-je avec une extrême impatience les nouvelles que vous m'en donnerez.

Federic.

Nach dem Concept. Das Datum ergiebt Mardefeld's Antwort, Moskau 14. Mai.


1406. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 22 avril 1744.

Le lord Hyndford, ministre du roi de la Grande-Bretagne à ma cour, m'ayant représenté qu'à l'occasion de la déclaration de guerre que la France venait de faire au Roi son maître, il était chargé de me sommer de sa part, pour tenir prêt le secours stipulé par le traité conclu à Westminster entre moi et l'Angleterre, je viens de lui répondre à ce sujet par une lettre dont vous trouverez ci-joint la copie en chiffres. J'ai cru nécessaire de vous la communiquer d'abord, afin que vous en puissiez faire usage à la cour où vous êtes, et même la lire à des ministres de la France, où vous le croirez nécessaire, sans pourtant donner une copie de cette lettre à qui que ce soit. Outre qu'on a évité soigneusement de faire mention dans cette lettre des pays d'Hanovre, l'offre qui y est d'un secours de 30,000 hommes, en cas que le royaume de la Grande-Bretagne devrait être envahi hostilement, quelque spécieuse qu'elle paraisse, est pourtant d'une nature que je suis bien persuadé que la mariée paraîtra trop belle aux Anglais, et qu'ils se garderont bien de m'avoir dans leurs îles à la tête d'une armée de 30,000 hommes.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Mardefeld berichtet, 30. März: „En parlant hier de Votre Majesté à Lestocq, l'Impératrice lui dit : Gott gebe, dass der König in Preussen allezeit gegen mich so gesinnet bleiben möge, wie er es jetzo ist. Lestocq répondit: Ew. Kaiserl. Majestät können darauf rechnent denn indépendamment von personeller Hochachtung, so er vor Ihnen hat, isi es sein Interesse. Ich glaube, der König wird in Kurzem mit seiner ganzen Macht den Kaiser assistiren müssen. A quoi Sa Majesté Impériale répliqua: Das gebe Gott.“