<151>des offres les plus séduisantes pour la séparer de moi; que j'espère pourtant que la France, pour ses propres et véritables intérêts, refusera tout net tout accommodement plâtré et séparé et qu'elle ne voudra jamais m'exposer à la rage et à la vengeance de la cour de Vienne et de ses alliés; en quoi je compte principalement sur lui, le sieur de Chavigny, étant persuadé que, quand une fois il sera dans le ministère de la France, il ne donnera jamais les mains à une paix séparée et à mon exclusion, chose qui serait diamétralement opposée aux véritables intérêts de la France.
Il y a encore une chose sur laquelle il vous faudra concerter tant avec le sieur de Chavigny qu'avec l'Empereur; c'est que je crois que, quand je ferai la levée de boucliers en faveur de l'Empereur, il faudra que cela se fasse sous l'auspice de celui-ci, et que mes troupes passent alors pour des troupes auxiliaires que j'avais données à sa disposition; mais comme j'y serai en personne, je crois qu'il serait et convenable et nécessaire que l'Empereur me donnât alors les patentes de lieutenantgénéral des troupes de l'Empire. Vous n'oublierez pas de faire les insinuations nécessaires sur cet article, dont j'attends après votre rapport.
Au reste, vous vous donnerez toute la peine imaginable de savoir au juste à combien l'armée autrichienne au Rhin peut aller, non pas selon le calcul du sieur de Wallbrunn1 et selon que les Autrichiens le veulent faire accroire, mais selon qu'ils sont effectifs en hommes.
Federic.
Nach dem Concept.
1450. AU PRINCE GUILLAUME DE HESSE-CASSEL A WABERN. Pyrmont, 27 mai 1744.
Mon Cousin. Je ne saurais assez témoigner à Votre Altesse à combien je Lui suis obligé de la part sincère qu'Elle veut prendre à ma santé, et de la continuation des sentiments d'amitié et de confiance qu'Elle me marque par Sa lettre du 26 de ce mois.
Charmé que je suis de ce que Votre Altesse Se prête de si bon cœur à tout ce qu'Elle trouve possible, je La prie d'être persuadée que, par un parfait retour d'amitié et de considération, je m'employerai très volontiers à tout ce que je crois possible, selon les conjonctures présentes, pour Sa satisfaction et Ses avantages, sur quoi je me suis expliqué ultérieurement dans le promemoria ci-clos, auquel Elle me permettra de me remettre ; La priant, au reste, d'être assurée de la passion et de l'estime avec laquelle je suis invariablement, mon Cousin, de Votre Altesse le bien bon et très affectionné cousin
Federic.
1 Klinggräffen hatte am 16. Mai berichtet : „Le baron de Wallbrunn, qui est revenu de Stuttgart, relève extrêmement la beauté des Autrichiens qui s'assemblent actuellement à Heilbronn; il fait monter à 70,000 hommes cette armée.“