<184>était humainement impossible de faire plus que j'ai fait pour me tirer cette épine du pied, qui m'a empêché et m'empêche encore d'aller là où, sans cela, j'irais très volontiers; mais sans avoir ôté préalablement cette entorse, il m'est impossible de me remuer. J'attends avec impatience le temps où vous m'avertirez des résolutions que le sieur de Chavigny aura reçues de sa cour sur les différents articles que vous lui avez détaillés par mon ordre.

Je suis fort content de tout ce que vous me mandez touchant le traité de la Hesse, et j'agrée votre façon de penser sur ma garantie à y donner1 Je souhaite d'apprendre de bonnes nouvelles sur le succès du voyage du baron de Braidlohn;2 je prends toute la part imaginable de l'état douloureux où Sa Majesté Impériale s'est trouvée, et je fais des vœux ardents au Ciel pour son prompt et parfait rétablissement et pour la conservation d'une vie si précieuse.

Sur ce qui est de l'avis qu'un officier de la sauve-garde en Ostfrise a apporté à Francfort, que le commandant de mes troupes qui y sont avait déjà renvoyé cette sauve-garde, je puis vous dire qu'il faut absolument que cet avis soit faux ou qu'il y ait du mal-entendu, et je proteste sur mon honneur que jamais mes ordres n'ont été ni de renvoyer cette sauve-garde ni de toucher à elle de la moindre manière, mais que je me suis uniquement remis aux ordres que Sa Majesté Impériale donnerait là-dessus. Il est vrai que j'ai eu, le dernier jour de la poste, des lettres qui m'ont appris que cette sauve-garde commençait à se dissiper de soi-même, mais j'atteste le Ciel que je n'y ai point donné la moindre occasion, et je crois impossible que quelqu'un des miens eût la hardiesse de faire de pareils attentats sans mes ordres. Vous devez donc désabuser Sa Majesté Impériale sur cet article et l'assurer en mon nom que moi, qui faisait tout pour la conservation de l'autorité impériale, ne serais jamais capable de procéder d'une manière tout-à-fait contraire dans le cas dont il s'agit. En attendant, je viens d'écrire à mon ministre d'état de Cocceji qui y est à présent en mon nom, de la manière que vous vous êtes concertés avec le sieur de Graeve, comme vous le verrez par la copie ci-jointe.3

Je vous adresse ci-clos une lettre au maréchal comte de Seckendorff, que vous lui ferez tenir à la première occasion sûre qui se présentera.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Der Vertrag zwischen dem Kaiser und Hessen mit der Acte der Accession und Garantie Frankreichs wurde am 13. Juni unterzeichnet. Die preussische Garantie ist vom 27. Juli.

2 Am 14. Juni von dem Kaiser an den Churfürsten von Köln gesandt.

3 Nr. 1478.