1497. INSTRUCTION POUR LE CONSEILLER PRIVÉ DE LÉ- GATION COMTE DE FINCKENSTEIN POUR SON ENVOI ENSUÈDE.
Berlin, 7 juillet 1744.
1° Notre conseiller privé de légation, le comte de Finckenstein, sachant déjà nos intentions et que nous avons résolu de le faire aller en Suède, révêtu du caractère de notre envoyé extraordinaire, il s'arrangera de manière qu'il puisse sortir d'ici lorsque notre sœur, la princesse Louise-Ulrique, se mettra en chemin pour se rendre à Stockholm, et qu'il puisse passer la mer à sa suite.1
6° Il assistera la Princesse en toutes les occasions où ses avis, ses conseils et ses services pourraient lui être de quelque utilité. H remarquera aussi soigneusement comment elle sera reçue par le roi de Suède, par le Prince-Successeur, son futur époux, par le ministère et par le Sénat, comment son mariage est regardé par le gros de la nation. Il observera tout cela, et nous en fera de temps en temps des rapports fidèles et détaillés.
7° Nous voulons bien ne pas laisser ignorer au comte de Finckenstein, et il le verra par les papiers qui lui pourront être communiqués de nos archives, que depuis quelque temps il a été question de la conclusion d'une triple alliance entre nous, la Russie et la Suède, négoce qui serait apparemment plus avancé qu'il n'est, si le vice chancelier russien, comte de Bestushew, ministre entièrement dévoué aux cours de Vienne, de Londres et de Saxe et assez mal disposé pour nous, n'y avait apporté tous les obstacles imaginables. Et, ne voyant aucun jour à nous le rendre favorable et à lui faire goûter ladite alliance, du moins pour le présent, il nous est venu la pensée — nous en avons même déjà fait faire l'ouverture au comte de Tessin — qu'en attendant, et à l'occasion du mariage entre notre sœur, la princesse Louise-Ulrique, et le Prince-Successeur, comme cela se pratique d'ailleurs à l'ordinaire en pareille rencontre, on pourrait conclure entre nous et la Suède un traité d'amitié et d'union, conçu en termes généraux, et, pour ainsi dire, ostensible, ne renfermant, principalement, qu'une garantie réciproque des États de part et d'autre, dont en temps et lieu on ferait une fidèle communication à l'impératrice de toutes les Russies, et l'inviterait même à y accéder. Le comte de Finckenstein priera, à son arrivée à Stockholm, le comte de Gyllenborg qu'on charge le sieur de Rudenschöld de mettre la dernière main à un ouvrage si salutaire et de le finir avec nos ministres, autorisés pour le même effet. Et comme le comte de Tessin nous a fait entendre dans le dernier secret que les différents partis qui étaient en Suède pourraient peut-être, par leur partialité ou par leur attachement pour l'Angleterre, faire traîner cette affaire en longueur, quelque
1 Artikel 2—4 enthalten Weisungen für die Antrittsaudienzen und Besuche, Artikel 5 verweist auf die Ehepacten der Prinzessin.