<234>armée disparaît de Flandre pour tomber tout d'un coup sur le prince Charles. Je n'oserais dire à Votre Majesté que Ses coups d'essai sont des coups de maître, mais personne ne m'empêchera de le penser ainsi. Je ne doute aucunement que l'exécution ultérieure ne réponde au préparatifs que Sa prudence a si. sagement arrangés. Je La remercie au nom de tous les alliés, connaissant leurs sentiments, de ce que Votre Majesté a bien voulu penser au maréchal de Belle-Isle, je L'en remercie dans mon particulier, dans la persuasion certaine que Votre Majesté ne pouvait trouver mieux pour la besogne qu'Elle daigne lui confier. Je crains en vérité d'ennuyer Votre Majesté par mes lettres, elles sont bien languissantes en comparaison de celles qu'Elle a la bonté de m'écrire, mais je La prie de Se donner un mois de patience, et je me flatte de regagner alors tout le temps qui a paru perdu, étant avec tous les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère et fidèle allié

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1527. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE NO AILLES A METZ.

[Potsdam], 5 août 1744.

Monsieur. J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir; les explications qu'il faut pour les grandes affaires que nous allons remuer, ne sauraient être trop longues, et je vous prie de ne me point ménager sut des détails qui m'intéressent, et de vous expliquer toujours positivement sur le sujet des opérations, ainsi que je le ferai de mon côté de même, sans quoi nos lettres ne seraient pas de grande utilité.

Vous envisagez les affaires de Russie un peu trop à la légère, quant à mes intérêts. Je vous assure cependant que, si je ne voyais pas le besoin de secours dans lequel se trouve le roi de France, je ne me serais pas déterminé aussi promptement d'agir. Je suis très content du parti que le roi de France a pris d'envoyer M.' d'Aillon à Moscou; il s'est conduit d'une façon très sensée comme il a été à Pétersbourg. Il n'y aura qu'à le bien munir d'espèces, car la Russie est un pays où il ne faut pas venir les mains vides.

Le Roi ne pourra mieux faire que de hâter le départ de M. de Saint-Séverin pour la Pologne. Je pense qu'il sera instruit non seulement des affaires directes de Pologne, mais que vous lui aurez donné commission pour faire des ouvertures, conformes au plan dont nous sommes convenus, au roi de Pologne, pour le ranger de notre parti.

Le projet de mes opérations sera suivi au pied de la lettre, et vous pouvez compter de me voir le 31 d'août devant Prague. Le projet que vous formez de prendre Fribourg est très bon, celui de prendre vos quartiers d'hiver dans les pays de Mayence et de Cologne encore