<241>leur ferons signer un traité tel qu'il nous plaira, qu'ils feront de mauvaise grâce, et qu'ils rempliront de même.

Il n'est plus nécessaire à présent de cacher les engagements lesquels j'ai pris avec l'Empereur, mais il sera bon de ne point parler de ceux que j'ai pris avec le roi de France, jusqu'au moment que les Français seront rentrés en Bavière; car vous ne sauriez croire le tort que cela me ferait en Allemagne, et il faut ménager le Corps Germanique jusqu'au moment que nous ayons expulsé les troupes de la Reine des frontières de l'Empire.

L'intérêt ni l'ambition n'ont aucune part au parti que j'ai pris. C'est une nécessité pour moi d'avoir des alliés et de soutenir l'Empereur. Je regarde le service que je rends à la France de lui tirer à présent l'épine du pied, comme une chose dont elle sera toujours reconnaissante, et qui nous fait connaître de part et d'autre combien nos intérêts sont les mêmes, et que nous ne nous pouvons pas facilement nous passer de nos secours mutuels. D'un autre côté, le Roi votre maître peut aussi peu que moi sacrifier l'Empereur et l'Empire à l'ambition de la reine de Hongrie, et c'est un point principal pour nous d'exclure à jamais le duc de Lorraine et sa succession de ce trône, et il ne faut pas songer à poser les armes avant que d'avoir réglé ce point, qui, selon moi, est le principal de tous. Car, si dans deux ou trois ans l'Empereur venait à mourir, ce serait à recommencer de nouveau, et toute la peine que l'on se donne à présent, serait perdue. Décidons donc bien ce grand point, pour qu'il ne puisse jamais être remis en question.

Je vous félicite sur la belle manœuvre de M. de Conty. J'ai trouvé sa disposition admirable. H faut de l'audace à la guerre, et un homme comme Broglie, à la tête des meilleures troupes de l'univers, trouverait le moyen d'en faire des femmelettes, en les faisant retirer deux cent lieues, sans prendre haleine, devant leurs ennemis.

Je vous prie de me croire avec une parfaite estime, Monsieur le Maréchal, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept.


1536. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 9. August: „Comme la levée de boucliers de Votre Majesté est maintenant une chose publique, et que les ministres étrangers me demandent sans cesse s'ils ne seront pas informés bientôt des motifs qui font agir Votre Majesté, j'attends Ses ordres si on leur doit communiquer demain le manifeste français imprimé.“

[9 août 1744.]

Faites sentir à Bülow qu'ils seront la dupe de leur mauvaise volonté, et que je leur conseillais de faire les choses de bonne grâce, ou ils ne pourraient peut-être pas être contents des suites que pourrait avoir leur obstination.

A Bestushew dites qu'il ne me