donnait pas dans cette occasion des preuves de sa bonne volonté qu'il m'avait tant prônée, qu'il agissait contre les ordres de sa cour et que je prendrai ad protocole toute sa conduite, pour me déterminer ensuite pour être de ses amis ou non. Donnez leur demain le manifeste et faites m'en parvenir d'abord deux exemplaires. Federic. |
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 9. August) in dorso des Berichts.
1537. EXPOSÉ DES MOTIFS QUI ONT OBLIGÉ LE ROI DE DONNER DES TROUPES AUXILIAIRES A L'EMPEREUR.1
Le Roi se croit obligé d'informer l'Europe du parti que les conjonctures présentes l'obligent de suivre pour le bien et la tranquillité de l'Europe.
Sa Majesté, ne pouvant voir plus longtemps avec indifférence les troubles qui désolent l'Allemagne, après avoir tenté inutilement toutes les voies de conciliation, se voit obligée de se servir des forces que Dieu lui a données pour rétablir la paix et l'ordre, pour remettre les lois dans leur vigueur, et le chef de l'Empire dans son autorité.
Depuis les succès que les troupes hongroises ont eus en Bavière, la reine de Hongrie, bien loin d'en user avec l'équité et la modération qui lui convenaient, a traité les États héréditaires de l'Empereur avec une dureté et une cruauté infinie.
Cette Princesse et ses alliés ont conçu des desseins démesurés d'ambition, dont le but pernicieux était d'enchaîner pour jamais la liberté germanique, ce qui a fait, depuis un siècle passé, l'objet principal de la politique dangereuse de la maison d'Autriche.
On n'a qu'à examiner les faits qui se sont passés depuis deux ans, pour juger de la malignité des intentions de la cour de Vienne, et pour voir clairement que, dans toutes ses démarches, elle en a agi d'une façon entièrement contraire aux loix et aux constitutions de l'Empire.
L'Allemagne s'est vue inondée de troupes étrangères; on les a fait subsister au grand détriment des princes neutres de l'Empire; on les a fait marcher sans envoyer préalablement les réquisitoriaux usités.
La reine de Hongrie a conclu des alliances pour dédommager certaines puissances des secours extraordinaires qu'elles lui ont fournis, et ces dédommagements ont consisté tant dans des fiefs de l'Empire qu'en des espérances données sur de certains évêchés.
Les généraux de cette Princesse ont voulu s'emparer de force de Villes Impériales, ses ministres ont menacé des Électeurs, et en ont voulu séduire d'autres, et bouleverser, par ce moyen, cette république composée
1 Vergl. oben S. 201. 211. 218.