<268>partement des affaires étrangères, je ne veux toucher, par la. présente que je vous fais, que celui de la réponse que la cour de Pologne vous a donnée sur la dernière conférence que vous avez eue avec le Ministre et le père Guarini. Sur lequel donc, je vous dirai que vous deviez donner à connaître, dans des termes les plus polis que vous pourriez imaginer, au Ministre la satisfaction extrême que j'avais eue du retour des sentiments d'amitié de Sa Majesté le roi de Pologne envers moi, dont je fais d'autant plus cas que je connais parfaitement combien il est de l'intérêt de nos deux maisons de vivre dans une amitié mutuelle, n'étant guère des maisons qui se puissent mieux entre-aider et soutenir l'une l'autre que celle de Saxe et la mienne, si les liens d'amitié entre elles étaient bien serrés, et que nous agissions d'un concert parfait. Que, quant au passage de mes troupes, je m'étais déjà expliqué sur cet article vers Sa Majesté de Pologne d'une manière que j'espérais qu'elle aurait tout lieu d'en être contente, m'ayant offert dans la dernière lettre que je Lui avais écrite de ma main propre, de payer tout ce qui avait été fourni à mes troupes, et de bonifier les dommages qui auront été causés aux sujets saxons par des excès que les miens ont peut-être fait, par ci par là, à mon insu. Que j'étais charmé des sentiments patriotes que Sa Majesté le roi de Pologne avait témoigné touchant l'état présent des affaires de l'Empire, et que les miens ne visaient à un autre but que de rendre le calme à l'Allemagne et de rétablir l'Empereur, élu d'un consentement unanime, dans sa dignité et droits. Que pour marquer à Sa Majesté de Pologne combien ses intéréts m'étaient chers, je m'engageais que, pourvu que Sa Majesté voudrait s'entendre avec l'Empereur et prendre des engagements là-dessus, soit avec lui ou avec moi, je tâcherai de disposer l'Empereur à faire à Sa Majesté de Pologne des avantages considérables, et qui seraient plus convenables aux frontières de ses États d'Allemagne que ceux qu'on lui avait voulu stipuler dans le temps passé. Qu'outre cela, je tâcherai de contribuer, de mon mieux, à faire une double alliance entre les deux maisons par des mariages réciproques entre les princes aînés de l'Empereur et de la Saxe et des princesses des deux maisons, pour resserrer d'autant plus par ces liens les intérêts et l'amitié des deux maisons. Que Sa Majesté le roi de Pologne verrait par là la sincérité des sentiments que j'avais pour elle, et combien j'avais à cœur à favoriser ses intérêts, de même que de vivre avec elle dans un concert le plus parfait qu'il puisse; et qu'enfin je m'attendais que Sa Majesté Polonaise se voulût expliquer envers moi sur tous les articles susdits, afin que je puisse mettre alors les mains à l'ouvrage.
En vous expliquant de cette manière vers le Ministre, vous lui donnerez à entendre que, quant à son particulier, s'il voulait contribuer de tout son pouvoir pour que les engagements susdits entre le Roi son maître, moi et l'Empereur parvinssent à leur consistance, je m'employerai de bon cœur auprès de l'Empereur pour le disposer d'élever lui,