<269>comte de Brühl, dans la dignité de prince de l'Empire et d'y joindre quelque principauté qui fût à la disposition de l'Empereur. Sur ce qui est du père Guarini, vous vous concerterez avec le Ministre de quelle manière vous pourriez vous expliquer sur tout ce que je viens de dire là-dessus ; et alors vous pouvez bien lui glisser adroitement que, pourvu qu'il se prêtât aux intérêts de l'Empereur, il n'y aurait point de difficulté que celui-ci le nommerait pour cardinal auprès de la cour de Rome, à la première promotion de cardinaux qui se ferait.
J'attends à son temps votre rapport sur tout ceci, que vous ne manquerez pas de me faire par une relation bien chiffrée, que vous m'enverrez par un exprès. Et sur cela etc.
Federic.
P. S.
Pour convaincre aussi Sa Majesté le roi de Pologne d'autant plus de la pureté de mon intention à établir entre elle et moi une amitié des plus cordiales, et lui faire voir combien je suis éloigné d'avoir de la jalousie ou de l'envie contre ses intérêts, je veux que vous fassiez connaître au comte de Brühl que, si Sa Majesté le Roi son maître avait le même désir que moi de vivre dorénavant entre nous dans une parfaite harmonie, et qu'elle voudrait s'expliquer confidemment avec moi sur les vues qu'elle pourrait avoir en Pologne, nous nous pourrions aisément entendre là-dessus, et que Sa Majesté ne me trouverait nullement dans son chemin; au contraire, que j'étais prêt d'accéder au traité qu'elle avait conclu avec la Russie.
Mais comme les idées que j'avais sur tout cela étaient d'une nature à ne pas être convenablement confiées à la plume, je laissais au bon plaisir de Sa Majesté, si elle voulait m'envoyer en secret et sans le moindre éclat une personne affidée et de confidence, munie des pleinspouvoirs nécessaires, et que je ne laisserai alors de m'expliquer à elle d'une manière par où Sa Majesté trouverait sa convenance, sans être aucunement commise. Mais qu'il fallait que cette personne fût autorisée de régler avec moi notre alliance étroite et confidente, et que je prétendais surtout qu'on devait aller droit, sans vouloir ni m'amuser ni me jouer, mais cheminer plutôt avec ouverture de cœur sans entendre finesse. J'attends votre réponse, sur tout ce que dessus, au plus tôt possible.
Federic.
P. S.
Comme aussi le secret de l'affaire que je vous ai commise, demande absolument que vous restiez à la cour du roi de Pologne, aussi longtemps qu'il faut pour voir quel biais prendra notre affaire, mon intention est que vous ne deviez point vous congédier de Sa Majesté Polonaise, lorsqu'elle partira vers Grodno, mais l'y accompagner et rester auprès d'elle, jusqu'à nouvel ordre. Aussi, pour supporter d'autant plus