<320>me resta d'autre terrain que pour former tout au plus cinq ou six bataillons. Ayant donc vu qu'il n'y avait rien à faire là, je rentrai dans mon camp.1 Ayant appris alors qu'un détachement de 10,000 hommes sous le général Ghillanyi s'était mis à marcher vers Kammerburg, j'y détachai2 le général Nassau avec un corps à peu près semblable, qui les y trouva et les débusqua de leur poste, qu'ils furent obligé de quitter avec confusion.3 Dès que je m'aperçus que le dessein des Autrichiens était de ne pas combattre, j'envoyai des messagers à Tabor et Budweis pour faire évacuer ces places,4 mais tous ces messagers n'avaient point trouvé moyen de rendre mes lettres aux commandants respectifs, ainsi que Tabor a été repris de l'ennemi5 par des bombes qui avaient mis en feu la ville, et Budweis,6 faute de poudre, qu'on n'y avait plus. En suite de cela, le corps de Ghillanyi passa la Sazawa;7 le général Nassau ayant appris que Ghillanyi voulait marcher à Kolin, y marcha avant lui et s'y jeta;8 ce qui obligea l'ennemi à se replier vers Kuttenberg ; et le prince Charles, ayant suivi la marche de Ghillanyi, passa aussi la Sazawa. Pour moi, je marchai alors à Böhmisch-Brod,9 et je pris le camp de Kaurzim10 que les Autrichiens voulaient prendre, tous leurs fourriers et Fourierschützen y venant déjà pour tracer le camp.
J'ai détaché de là dix bataillons pour soutenir la ville de Pardubitz, où j'ai un magasin, et qui est un poste soutenable par la quantité de troupes qu'on y met. Ensuite de cela, je pris le camp de Radbors, le même jour11 que les Autrichiens avaient envoyé leurs fourriers pour le prendre, afin de me couper par là de Kolin. Les deux armées n'ont été plus éloignées là, l'une de l'autre, qu'à un petit demi-mille; les Autrichiens s'étaient tous mis sur la hauteur, d'une montagne où il y a une petite chapelle, nommée Saint-Jean-Baptiste, et derrière les marais de Maleschau, de façon que, postés comme ils étaient, il nous aurait été impossible de les attaquer. Les deux armées restèrent ainsi cinq jours en présence l'une de l'autre, et il ne se passa rien, hormis que tous les jours des escarmouches des postes avancés, les uns sur les autres.
Le 8 de ce mois, la gelée étant plus forte qu'elle n'avait été, et les fourrages étant entièrement consumés, je résolus de passer l'Elbe pour mettre mon armée en cantonnement ; les ennemis, s'étant imaginés alors que j'allais abandonner Kolin, venaient le 9 à midi, forts de 7,000 hommes, pour attaquer ce poste,mais y ayant trouvé dix bataillons placés derrière de petites murailles dans le faubourg, ils en ont été repoussés comme il faut.
A présent, nous sommes en position à pouvoir nous rassembler sur tel endroit où l'ennemi voudra tenter de passer l'Elbe. Le 13, l'ennemi
1 25. October.
10 3. November.
11 4. November.
2 26. October.
3 27. October.
4 Vergl. S. 310.
5 20. October.
6 22. October.
7 26. October.
8 31 October.
9 1. November.