<34>prendrez tout le détail de ce qui s'est passé au sujet de la séparation de la famille infortunée.
Il me tarde d'apprendre l'heureuse arrivée de la princesse de Zerbst; vous avez très bien fait de l'attendre à Pétersbourg, pour l'instruire sur tout ce qu'elle faudra savoir, et j'espère qu'elle ne me payera jamais d'ingratitude. Le forfait audacieux que le Vice-Chancelier vient de commettre, en écrivant au sieur de Korff de rester à Stockholm, contre l'ordre exprès de sa Souveraine, ne laisse pas de m'étonner, et je ne comprends point d'où tant d'indulgence lui vient de la part de sa maîtresse, qui s'en voit trahie à tout moment. Vous n'oublierez point de m'en mander les raisons selon ce que je vous ai déjà ordonné, il y a quelque temps. Je trouve bien plaisant que la cour de Saxe ait donné ordre à son ministre d'offrir la Courlande qui ne lui appartient pas.1
Ce que vous me mandez au sujet de la distinction à faire au frère du favori2 qui est à Berlin, sera exécuté au pied de la lettre comme vous me l'avez proposé, et vous en aurez, j'espère, bientôt des nouvelles. Au reste, je vous recommande fortement de continuer à me servir de la manière que vous l'avez fait jusqu'ici, et de n'oublier rien pour acheminer les affaires que je vous ai commises; et, comme vous avez encore en main de quoi donner le poids à vos négociations, ma volonté expresse est que vous n'en devez rien épargner, quand l'occasion se présente de l'employer pour la réussite de mes affaires. Vous savez que je vous en ai donné plein pouvoir et pleine liberté, sur quoi vous devez vous régler. Pour vous donner aussi une marque de la satisfaction que j'ai des fidèles et signalés services que vous avez rendus jusqu'ici à moi et ma maison, je viens d'augmenter vos appointements ordinaires de 2,000 écus par an, à compter du Ier du juin qui vient; et pour subvenir aux frais de voyage que vous êtes obligé de faire cette année vers Moscovie, j'ai ordonné à la caisse des légations de vous faire payer 1,200 écus. Tout cela ne me suffit pas encore, et les services fidèles que vous m'avez rendus et que j'attends encore de vous, m'obligent de ne vous laisser point craindre un temps à venir; c'est pour cela que je veux bien vous assurer une pension annuelle de 3,000 écus, que vous aurez, votre vie durant, lorsque vos forces et votre santé ne vous permettront plus de me servir dans le poste où vous êtes, sur quoi je vous ferai expédier une assurance par écrit.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Mardefeld berichtet, 6. Februar: „Je viens d'apprendre par un homme de confiance que le baron de Gersdorf avait eu ordre d'offrir la Courlande en guise de dot de la princesse Marie-Anne (vergl. Bd. II, S. 416), ce qui n'aurait été qu'un leurre, vu les difficultés que Sa Majesté Polonaise aurait rencontrées d'accomplir sa promesse.“
2 Der Oberjägermeister Alexei Rasumowski.