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sousentendues dans les traités, que la Reine devait posséder selon la Pragmatique Sanction, et que le roi de Sardaigne doit garnir les places d'Italie pour que la reine de Hongrie en puisse tirer ses troupes, pour les employer, à temps et lieu, à reconquérir la Silésie.

 

7° Que signifie l'alliance que la reine de Hongrie vient de faire avec la Saxe, que signifient les liaisons que le roi de la Grande-Bretagne vient de faire avec le Danemark, si ce ne sont autant d'entraves que l'on veut mettre au roi de Prusse, pour jouer à jeu sûr en l'attaquant?

7° L'alliance avec la Saxe ne signifie pas grande chose; les Autrichiens l'ont conclue par ostentation et les Saxons par faiblesse. L'alliance du Danemark n'est pas dans le même cas, et elle est assurément plus préjudiciable pour la Prusse que l'autre.

8° L'on m'objectera, quant au roi d'Angleterre, qu'il n'oserait se déclarer contre le roi de Prusse, à cause de la garantie formelle que le parlement a donnée du traité de Breslau. Je réponds à cela que les garanties des temps modernes sont des châteaux de filagramme, et que d'ailleurs le parti de la cour a tant de supériorité que, par quelques subtilités de grammairien et des guinées, le roi d'Angleterre fera toujours consentir son parlement à tout ce qu'il voudra.

8° Il y aurait peut-être quelque chose de mieux à dire; c'est que le voisinage fait que le roi d'Angleterre craint de commettre ses États, se brouillant avec le roi de Prusse. Ce qu'il ne craindrait plus, s'il assemblait un corps de Danois, Hessois etc., dans son pays, avec lesquels il n'agirait que lorsque le roi de Prusse serait suffisamment occupé d'un autre côté.

9° On dit que, la paix générale faite, la reine de Hongrie seta épuisée, que ses finances se dérangeront davantage, qu'elle donnera dans la dépense, et que dans dix années elle ne sera pas en état d'agir.

Voilà de ces on-dits admirables pour endormir des enfants, mais point pour en imposer à des personnes raisonnables. Voyons-nous que les finances de la reine de Hongrie aillent mal selon la situation dans laquelle elle se trouve ? Voyons-

9° On devrait plutôt dire que les bonnes troupes du roi de Prusse, ses bons arrangements et ses forteresses, joints au coup qu'il a donné à la reine de Hongrie, devraient la faire penser plus d'une fois avant que de l'attaquer. Il n'y a que cela de bon à dire. Mais les Autrichiens sont chimériques, entêtés de leur grandeur, préoccupés de leur nombre, vains de leur fortune, et imbus de leurs alliances; avec de l'orgueil les gens s'éblouissent euxmêmes et font souvent des actions