<67>accélérer par Chétardie et Lanmarie, en leur donnant des ordres en conséquence.

Je ne vois point en quoi ceci peut altérer les arrangements de la campagne des Français. Je ne puis agir, ces préalables établis, qu'au mois d'août; ainsi la France peut, ceci établi, aller son train, sans que cela ne la déroute en rien.

Rothenburg dit que c'est à présent le temps de m'allier à la France, ou jamais; il ne voit point que cette guerre est bien loin d'être finie; que pour l'abaissement de la Reine la France aura toujours besoin de moi, et que, si mes affaires ne s'arrangeaient pas de façon à frapper le coup cette année, la suivante ne serait pas moins favorable.

Eigenhändig.


1369. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Berlin, 30 mars 1744

Vos relations du 27 du février passé, avec celles du 2 et, du 10 de ce mois, m'ont été bien rendues, du contenu desquelles j'ai eu en tout et partout une satisfaction infinie, voyant que toutes les affaires dont je vous ai chargé, prennent le train le plus favorable, de manière que je n'ai nul lieu de douter qu'elles ne viendront au but désiré. Je suis fort obligé au sieur de Brummer de l'ouverture qu'il vous a faite sur la sorte des présents qui pourront être agréables au Grand-Duc, et je ne manquerai point de vous adresser au plus tôt possible de ces peintures, telles que Son Altesse Impériale aime le plus. J'ai été charmé de voir de quelle manière l'Impératrice a souhaité que j'accordasse ma sœur, la princesse Ulrique, en mariage au prince royal de Suède,1 et ce qui m'a mis au comble de ma joie, c'est ce que j'ai déjà prévenu sur cela les désirs de l'Impératrice, ayant accordé actuellement ladite Princesse, ma sœur Ulrique, à l'héritier de la couronne de Suède, comme vous serez déjà averti par le rescrit qu'on vous a expédié2 sur cela, il y a quinze jours. Vous n'oublierez ainsi point de faire valoir au possible la condescendance que j'ai eue en cela aux demandes de l'Impératrice, et du grand sacrifice que je lui ai fait, m'étant privé par là d'une sœur que je chéris infiniment et qui a fait en partie la consolation tant de moi que de la Reine-Mère, uniquement pour me prêter aux souhaits de l'Impératrice. Vous ne manquerez même pas de m'en faire fête vers la



1 Mardefeld hatte berichtet, 2. März: „L'Impératrice, après m'avoir dit que,quoique fort éloignée de prescrire quelque chose à Votre Majesté, elle souhaitaitpourtant passionnément que Votre Majesté changeât de sentiment et voulût bien donnerla princesse Ulrique (statt der Prinzessin Amalie, vergl. oben S. 5) en mariage auprince royal de Suède, me chargea de L'en prier de sa part dans les termes lesplus obligeants et les plus pressants“ etc.

2 Aus dem Ministerium, 14. März.