1389. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Potsdam, 11 avril 1744.

Les deux lettres que vous m'avez écrites en date du 4 de ce mois, m'ont fait bien du plaisir, et j'ai vu avec satisfaction les arrangements que vous avez faits pour rassembler les troupes impériales sous le canon de Philipsbourg. Comme j'ai eu des nouvelles certaines que les troupes autrichiennes se sont mises, pour la plus grande partie, en marche, j'avoue que je ne suis pas encore hors d'inquiétude sur le sort de celles de l'Empereur; et c'est pour cela que je vous prie encore une fois de faire toute la diligence possible pour mettre, le plus tôt le mieux, les troupes de l'Empereur hors d'insulte, et même de ne les exposer point, jusqu'à ce que les Français auront commencé à agir. Ce sera alors que vous pourriez vous montrer, mais avant cela il faudra, selon moi, éviter très soigneusement de commettre les troupes impériales avec celles d'Autriche. Je suis même d'opinion que, quand vos troupes seront auprès de Philipsbourg et que les Autrichiens devraient venir sur elles, qu'on prenne alors plutôt le parti de faire passer l'armée impériale au delà du Rhin que de les exposer à quelque malheur. Il y va trop du salut de l'Empereur pour que les troupes ne soient point <89>exposées au hasard ; ainsi, je suis persuadé que vous ferez tout au monde, pour les assembler le plus tôt possible et les mettre en sûreté. Je vous prie de croire que je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.