1473. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE PODEWILS A LA HAYE.
Potsdam, 19 juin 1744.
J'ai bien reçu les deux relations que vous m'avez faites en date du 9 et du 12 de ce mois, touchant la succession d'Ostfrise. Comme je vous ferai savoir mes intentions sur tous les points qui ont du rapport à votre négociation, par un rescrit ample et détaillé qu'on va vous expédier du département des affaires étrangères, je m'y remets, et la <182>présente n'est que pour vous dire que vous deviez me mander votre sentiment, le plus tôt le mieux, et par une estafette, de quel effet vous croyez qu'il pourrait être, et quelle impression cela ferait sur les esprits des États-Généraux, si je leur écrivais une lettre, quoique dans des termes pleins de modération, néanmoins énergique, pour qu'ils doivent retirer, à l'heure qu'il est, leurs garnisons de la ville d'Embden et de Leerort, ne trouvant point compatible ni à ma gloire ni à la bienséance qu'après que cette principauté m'est échue de bon droit, que je m'en suis actuellement mis en possession, et que tous les différends qui ont été autrefois entre les Princes et les États, ne subsistent plus, par la résolution que j'ai prise de n'y prendre point de part, mais de maintenir plutôt chacun de mes sujets dans les droits et libertés qui lui sont dus — que des puissances étrangères voudraient encore dorénavant se mêler des affaires d'un pays sur lequel elles n'ont le moindre droit fondé, et fomenter quasi par là les différends qui n'ont fait que déchirer et abîmer ses habitants, et qui, outre le grand préjudice que les droits et l'autorité du Saint-Empire en ont souffert, ont mis plusieurs fois tout ce pays à deux doigts de sa perte totale.
Federic.
Nach dem Concept.