1477. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A PHILIPSBOURG.
Potsdam, 22 juin 1744.
Monsieur. Bien que je sois encore dans un état d'incertitude sur l'issue de mes négociations en Russie, vous pouvez être persuadé que je ne néglige pourtant point de faire tous les arrangements nécessaires pour faire la levée du bouclier, dès aussitôt que le temps sera venu où je pourrai le faire efficacement, et que j'aurai mes sûretés par rapport à la Russie. Vous savez, Monsieur, combien il m'importe d'être bien informé du véritable état de la ville de Prague et de ses fortifications. Comme je n'ose pas y envoyer quelqu'un des miens pour en prendre des informations, crainte qu'il ne soit reconnu et arrêté, il m'est venu dans l'esprit de vous demander si vous ne connaissiez pas un sujet dans l'Empire, et, ainsi, point soupçonné, qui se connaît sur les fortifications et qu'on peut envoyer secrètement à Prague, pour y examiner sous main dans quel état les fortifications s'y trouvent présentement, et ce qu'on y a peut-être ajouté de nouveaux ouvrages, depuis que les Français en sont sortis. Si tel homme vous est connu, je vous demande avec instance de l'y envoyer le plus tôt possible, de l'instruire sur ce qu'il y aura à faire, et de lui ordonner que d'abord qu'il aura tout observé, il passe à Ansbach, pour y coucher son rapport et le donner, après l'avoir bien cacheté et adressé à moi, à votre neveu, le Conseiller privé, lequel devrait être averti d'avance que, si tel et tel homme venait lui présenter une lettre à moi, il l'accepterait, et, sans l'ouvrir, me l'envoyât cachetée. Vous aurez la bonté de me faire quelque mot de réponse sur ce sujet au plus tôt possible, et je vous prie de me croire avec tous les sentiments d'estime, Monsieur, votre bien affectionné ami
Federic.
Nach dem Concept.