<262> Je suis persuadé que rien ne Lui résistera de ce côté-là, vu la grande supériorité de Ses troupes et la justesse de Ses mesures, mais je suis en même temps dans la persuasion que Votre Majesté sent parfaitement que tous Ses progrès en Flandre ne soulagent en aucune façon Ses alliés en Allemagne, principalement depuis que le prince de Conty, par l'abandon du Main, remet la ville de Francfort à la disposition de l'armée du Grand-Duc et abandonne entièrement l'Électeur palatin.
Je suis obligé d'informer en même temps Votre Majesté que les Anglais m'ont fait des ouvertures de paix, dans lesquelles il n'y a certainement aucunes conditions avantageuses pour moi, et qui se réduisent simplement au traité de Breslau; mais Votre Majesté sait trop bien Elle-même les raisons que je Lui ai si souvent alléguées — auxquelles Elle n'a pas jugé à propos de remédier — qui m'obligent de les accepter. J'en avertis Votre Majesté d'avance, je crois qu'Elle a dû S'y attendre de longtemps, et si cela arrive, j'en atteste le Ciel qu'il n'y aura pas de ma faute.
Il a bien paru jusqu'à présent qu'Elle n'a pas senti l'intérêt de Ses alliés d'Allemagne; aussi voit-Elle comme Elle les a perdus les uns après les autres. Je suis mortifié de ce qui va arriver, mais j'en ai l'âme bien nette, car, après tout, mon premier devoir est de veiller à la conservation de mon État.
Je sens bien que Votre Majesté trouvera ces vérités dures, mais il faut les Lui dire, et il faut que les princes, tels grands qu'ils soient, s'accoutument à la vérité ; il y a longtemps que je ne l'ai point déguisée, et je dois croire que les ministres de Votre Majesté l'ont veloutée de façon qu'Elle ne l'a pas vu nue. Je me renferme à faire des vœux pour la conservation et la prospérité de Votre Majesté, La priant de me croire avec les sentiments les plus distingués, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.1
1 Der Brief ist nicht abgesendet worden. Eichel schreibt am 15. August an Podewils: „Durch Monsieur de Valory haben Se. Königl. Majestät letzt ein Schreiben von dem König von Frankreich erhalten, dessen Sujet aber über nichts weiter als nur allein über dessen Progresse in den Niederlanden rouliret, ohne von andern Affairen ein Wort zu gedenken. Was des Königs Majestät darauf geantwortet haben, davon nehme mir die Freiheit, Ew. Excellenz eine Abschrift mitzusenden. Da dessen Einhalt von besonderer Bedenklichkeit ist, so werde ich das Original noch ein Tag oder acht bei mich behalten, bis man in einer gewissen Sache etwas klärer siehet, so wie solches des Königs Majestät auf mein unterthänigstes Vorstellen goutiret haben.“ Am 8. September schreibt Eichel: „Des Königs Majestät haben endlich resolviret, das Schreiben zurückzunehmen und statt dessen ein anderes in modéréen Terminis abgehen zu lassen;' dasselbe ist auf den 23. August zurückdatirt (Nr. 1970).