<42> mobile, mais que le ministre français insinuât simplement que la France se ferait fort de me faire acquiescer à tout ce de quoi ils pourraient convenir ensemble, afin qu'on n'en prenne pas occasion à Dresde à se défier de tout le reste, par les préventions outrées où l'on paraît être de la part de la cour de Saxe contre tout ce qui lui vient de celle-ci.1
4° Quant au prétexte dont Sa Majesté Très Chrétienne croit avoir besoin après la mort de l'Empereur, pour laisser plus longtemps ses armées en deçà du Haut- et du Bas-Rhin, il n'en peut y avoir jamais de plus légitime que l'assistance de ses alliés qui se trouvent actuellement attaqués dans leurs États. Tels sont les électeurs de Bavière et le Palatin. L'un et l'autre sont également maltraités en Bavière, dans le Haut-Palatinat, dans les pays de Sulzbach et de Neubourg, et dans le duché de Juliers. C'est donc pour délivrer les États de ces fidèles alliés de la France qu'elle est autorisée, tout comme du vivant de l'Empereur, d'employer les plus grandes forces dans l'Empire, sans qu'il soit nécessaire que le Roi par des lettres réquisitoriales réclame cette assistance, au moins pour le présent, pour ses États situés au delà du Weser, puisque jusqu'ici ils ne se trouvent point envahis ou molestés encore, et qu'une réquisition dans les formes pour faire avancer une armée française sur le Bas-Rhin pour la défense des États du Roi dans ces cantons-là, y pourrait peut-être occasionner l'entrée des troupes de la reine de Hongrie et de ses alliés et y transporter le théâtre de la guerre dans un temps où toutes les forces du Roi sont occupées à défendre ses États de Silésie; ce qui mettrait Sa Majesté et la France dans un nouvel embarras qu'il faudra tâcher d'éviter soigneusement, puisque dans le fond il ne servirait de rien dans le principal but qu'on se propose, tandis que les plus grands coups devraient être portés du côté de la Bavière et de l'Autriche.
5° Pour ce qui regarde l'idée contenue dans le mémoire de M. le marquis d'Argenson qu'il pourrait se faire que la proposition de retirer de l'Empire toutes les troupes étrangères de part et d'autre pendant la diète d'élection, conduisant à un armistice, pût être le moyen de parvenir ensuite à s'entendre et à terminer d'une manière ou d'autre les différends qui ont allumé la guerre, en remettant leur décision à la médiation et l'arbitrage de l'Empire et d'autres puissances impartiales, on a raison de dire que, si l'on pense à un objet de cette importance, il doit être ménagé avec une extrême prudence et dextérité, et le Roi croit qu'il n'y faudra consentir qu'à condition que la cour de Vienne retire ses troupes et celles de ses alliés de tous les États de la maison de Bavière et de ceux de ses alliés, et qu'elle s'engage sous la garantie des Puissances maritimes et celle d'autres cours respectables qui prennent à cœur le rétablissement de la paix en Allemagne, de ne point attaquer les susdits États et de se soumettre par rapport aux différends de la
1 Sa Majesté.