<43> succession de la maison d'Autriche à la médiation et à l'arbitrage de la diète de l'Empire et d'autres puissances impartiales.

Au reste, on a tort de reprocher au Roi d'avoir fait proposer de but en blanc des idées de pacification aux ministres de la république de Hollande. Cela n'a jamais été l'intention de Sa Majesté, et si elle a fait faire quelques insinuations générales en Hollande, pour donner occasion au parti pacifique de cette république de se fortifier de plus en plus, ce n'est que pour l'empêcher de donner tête baissée dans tous les vastes desseins de la cour de Vienne et de ses alliés, mais surtout pour retenir la République d'une déclaration de guerre contre la France, en lui laissant entrevoir une route plus sage et plus modérée pour parvenir à la paix; en quoi la conduite du Roi mérite plutôt d'être approuvée que blâmée.

6° Pour ce qui est, finalement, des opérations de la guerre et de la campagne prochaine, le Roi est prêt à s'éclaircir là-dessus avec M. le chevalier de Courten, mais Sa Majesté pense que le plan des opérations doit se régler principalement sur le succès des négociations aux cours de Dresde et de Cologne, puisqu'en gagnant ces deux cours-là ou en échouant auprès d'elles, il faudra prendre de toutes autres mesures, et mettre en attendant par de puissants et prompts secours l'électeur de Bavière assez en force pour se soutenir non seulement dans ses États, mais pour chasser aussi les ennemis de ceux qu'ils occupent et pour leur faire une puissante diversion en Autriche.

7° Le Roi serait charmé de pouvoir communiquer à Sa Majesté Très Chrétienne les avis qu'il pourrait recevoir de la façon de penser de la cour de Vienne sur la situation présente des affaires, mais comme on n'y a ni ami, ni correspondance, ni d'autre canal pour en retirer les moindres nouvelles sur lesquelles on puisse tabler, Sa Majesté se trouve hors d'état de satisfaire sur cet article aux désirs de Sa Majesté Très Chrétienne et à ses propres besoins et intérêts, qui demanderaient également d'avoir des notions sûres là-dessus. Cependant on peut compter que tout ce qui en parviendra à la connaissance du Roi, sera fidèlement communiqué à Sa Majesté Très Chrétienne. Cela est même si vrai que nous ne sommes informés qu'avec peine des endroits où les Autrichiens font des magasins, de la position de leurs troupes et de cent autres arrangements tris intéressants dans le moment présent et plus importants pour notre situation que ne le peuvent être les idées de la cour de Vienne sur la paix ou sur la guerre. Le moyen le plus sûr d'en être informé, serait, si le roi de France pouvait avoir à Vienne quelqu'un du ministère à sa dévotion, de même que cela s'est pratiqué du temps ae l'empereur Charles VI.

Tout le reste est très bien et vous1 pouvez délivrer un mémoire pareil au marquis de Valory, pour qu'il le communique à sa cour;



1 Podewils.