1707. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.
Berlin, 30 janvier 1745.
Monsieur mon Frère. Depuis que l'Empereur est mort, il me semble' qu'il y a un changement si prodigieux dans les affaires d'Allemagne qu'il faut songer à de nouvelles mesures à prendre. On mande de Munich que l'Impératrice et tous les ministres bavarois, hors M. de Torring, étaient du sentiment de s'accommoder avec la reine de Hongrie; que les progrès que les Autrichiens font dans le Palatinat et en Bavière, les y incitaient davantage, et, en général, que l'on avait beaucoup à craindre de ce côté. Je ne dois pas cacher non plus à Votre Majesté le découragement et l'abattement où la mort de l'Empereur a mis nos alliés — l'Électeur palatin, qui voit son pays inondé d'Autrichiens, tant le Haut-Palatinat que le duché de Juliers — en un mot, il n'y a que Votre Majesté qui puisse porter remède à tout cela. Voilà le roi de Pologne, comme électeur de Saxe, directeur d'une grande partie d'Allemagne, et le parti de la reine de Hongrie plus puissant que jamais; il est sûr qu'il est temps de prendre des mesures solides pour l'avenir; j'attends avec beaucoup d'impatience les idées de Votre Majesté. Il est sûr que l'Empereur ne pouvait mourir plus mal à propos pour tous nos intérêts, et que cet événement dérange toutes nos mesures; mais que Votre Majesté pense que, si Ses troupes ne soutiennent pas le jeune électeur de Bavière, il se jettera entre les bras de la reine de Hongrie. Mes troupes ont délogé les Autrichiens de toute la Silésie, que leurs troupes hongroises ont beaucoup désolée. Je prie Votre Majesté de me croire etc.
Federic.
Nach Abschrift von der Hand des Grafen Podewils.