1782. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE BEESS A DRESDE.
Neisse, 7 avril 1745.
J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite en date du 30 du mois dernier. Si j'ai été satisfait de l'attention que vous y marquez pour mon service, en me mandant ce qui est parvenu à votre connaissance des desseins pernicieux que la cour de Dresde médite contre moi, je l'ai été encore plus par le détail intéressant que vous me faites dans votre relation du 3 de ce mois de toutes les informations que l'ami connu s'est procurées pendant le voyage qu'il a fait en Bohême; aussi l'assurerez vous en mon nom de toute ma reconnaissance, le priant de vouloir bien continuer à me rendre de pareils services par votre canal, en quoi il n'obligera pas un ingrat.
Quant à vous, il faut que vous redoubliez votre attention sur tout ce qui je passe là où vous êtes, dans ce temps si intrigué, et que vous me mandiez, le plus souvent que vous pourrez, tout ce qui viendra à votre connaissance, soit vrai soit faux, et pourvu que vous me nommiez les personnes dont vous aurez tiré vos avis, j'en pourrai toujours faire mon usage.
Les dernières lettres que j'ai eues de Pétersbourg, m'ont appris que les ministres russiens ne discontinuent point de protester au baron de Mardefeld que l'Impératrice était toujours intentionnée de m'assurer la possession de la Silésie telle qu'elle m'était restée par le traité de Breslau. Vous ne manquerez pas d'en sonder le comte de Bestushew à Dresde, pour savoir de lui si effectivement la cour de Russie en a fait faire quelques insinuations à celle de Dresde.
Je veux bien d'ailleurs vous informer sous main que j'ai actuellement pris la résolution d'assembler un corps de mes troupes de 16 bataillons et de 30 escadrons auprès de Magdebourg, pour y être prêt a agir selon que les événements le demanderont. Au reste, comme je n'ai plus appris quelque chose de votre officier d'artillerie pour qui ]e vous ai envoyé le brevet de capitaine de dragons, et que jusqu'ici<112> il n'est point venu me trouver, vous devez me mander ce qu'il est devenu.
Federic.
Nach dem Concept.