1825. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE BEESS A DRESDE.
Quartier général de Camenz, 6 mai 1745.
La dépêche que vous m'avez faite le 1er de ce mois, m'a été bien rendue. Quant aux sommes d'argent que les miens ont arrêtées dans le pays de Halberstadt, j'espère que mes ministres du département des affaires étrangères vous auront déjà instruit que c'est absolument à mon insu qu'on a arrêté cet argent, et que même les miens ont eu la pensée que, sous prétexte de mener de l'argent, on n'eût voulu transporter des matériaux de guerre, sans compter qu'il aurait été facile au ministère saxon d'avoir un passe-port de moi, si on m'en avait dûment recherché; mais qu'outre tout cela j'avais déjà donné mes ordres, en considération de la France, pour qu'on dût incessamment relâcher l'argent en question.
Que quant au conte d'un courrier envoyé de Dresde à Pétersbourg, que j'avais voulu faire intercepter, vous pouvez hardiment assurer au comte de Saint-Séverin que c'est un conte controuvé et une calomnie grossière, et que, si peut-être le courrier en question l'avait voulu faire accroire au ministère saxon, pour faire valoir son adresse, il en avait menti comme quatre.
Il est de même de l'histoire qu'on a racontée au comte de Saint-Séverin touchant le dessein qu'on m'attribue d'avoir voulu faire surprendre un corps de Saxons en Bohême par le général Nassau, tout le monde sachant que le nommé général a été à Breslau malade de la jaunisse depuis plus de six semaines, d'où il n'est pas encore sorti. Au reste vous direz au comte de Saint-Séverin que, selon mon avis, il ne devait Point se fier aux Saxons, que c'étaient des gens fausses à outrance, et que tous leurs beaux propos n'étaient que pour amuser.
Federic.
Nach dem Concept.
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