1927. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Camp de Chlum, 21 juillet 1745.
Mon cher Podewils. Vos deux relations du 13 de ce mois m'ont été bien rendues. Je suis fort de votre sentiment sur l'article de [l'élection et de la] paix générale.228-2 J'ai vu par la relation de votre neveu que les Anglais veulent nous voir, pour ainsi dire, venir à genoux et sous leur arbitrage absolu. L'unique raison qui puisse m'obliger d'en venir là, c'est si la France ne nous secourt point avec des subsides, car c'est là un article plus fort que tous les arguments politiques que l'on peut employer dans le monde. Vous devez être à présent informe de mes intentions à l'égard du roi de Pologne. J'ai fait la dernière tentative; si celle-là ne réussit point, je préviendrai un ennemi irréconciliable, en portant la guerre dans le cœur de son pays et n'imitant point votre timide politique qui ne ferait que d'augmenter l'orgueil de<229> ces indignes ennemis, et qui, après avoir joui de l'impunité après l'irruption en Silésie, attendraient le moment qu'ils jugeraient favorable pour me jouer la guerre peut-être droit à Berlin. J'approuve donc très fort que vous fassiez une espèce de confédération en ma faveur en Pologne et je vous laisse la direction de cette affaire.229-1
Quant à un premier ambassadeur pour envoyer à Francfort, il me semble que ce n'est pas un animal fort rare à trouver. Le comte de Dohna serait en cas de besoin fort bon pour un tel emploi, mais vous en prendrez un où vous voudrez. Si le roi de Pologne n'entre en rien dans les propositions que je lui ai fait faire, il est inutile pour lui ma voix, car il se donne l'exclusion à lui-même, et en ce cas je donnerai ma voix à l'électeur de Bavière.
Votre protestation est bien imaginée,229-2 vous n'avez qu'à la tirer au clair. B faut bien que l'armée des Autrichiens soit à l'agonie, car on y fait venir des médecins de tous les côtés: voilà le duc d'Aremberg nouvellement arrivé pour faire l'adlatéré, voilà le prince Lobkowitz, et s'ils en envoient encore un, vous pourrez compter qu'ils perdront tout. Je vous envoie ci-joint ma relation,229-3 qui est vraie jusqu'au bout des ongles; je vous prie d'avoir soin que ces petits papiers courent par toute l'Europe, et je me flatte que leur simplicité et leur vérité leur donneront du crédit. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung. 229-4
228-2 In der mangelhaft dechiffrirten Vorlage steht sinnlos: „de l'électeur de Bavière paix générale.“ Von Baiern ist in den beiden Berichten des Grafen Podewils nur an einer Stelle die Rede, wo es heisst, ein Gegencandidat gegen den Herzog von Lothringen könne nur der Churfürst von Sachsen sein „depuis la défection de la Bavière.“ Die Stelle, auf die sich der König zu beziehen scheint, lautet: „Le meilleur serait sans doute de traîner l'élection, s'il est possible, jusqu'à l'arrière-saison ou même à l'hiver, pour voir si alors on ne pourrait pas trouver moyen de concilier les esprits et parvenir à la paix générale.“
229-1 Vergl, die folgende Nummer.
229-2 Podewils berichtet, 13. Juli : „Nous avons, sous le bon plaisir de Votre Majesté, chargé le sieur de Pollmann ... de se concerter d'avance avec le ministre palatin . . . sur une protestation dans les formes des deux Électeurs tant contre l'admission de la voix électorale de Bohême que contre l'élection même.“
229-3 Bei Droysen, Kriegsberichte a. a. O., 172.
229-4 Vom 17. Juli ab bis Anfang October 1745 liegen eigenhändige Concepte des Königs zu den chiffrirten Ausfertigungen der Cabinetsschreiben an Podewils nicht mehr vor. Eichel schreibt an Podewils, Rohnstock 22. October 1745, er habe bei seiner Gefangennehmung in der Schlacht bei Soor (30. Sept.) es ermöglicht, neben allen übrigen Papieren von Wichtigkeit auch „alle Königl. Höchsteigenhändigen Schreiben und Aufsätze“ zu vernichten. Eine eingehende Controle ergiebt, dass diese Aufzeichnungen des Königs in den chiffrirten Ausfertigungen bez. in den dem Ministerium zur Kenntnissnahme übersandten chiffrirten Abschriften der Cabinetskanzlei lückenlos erhalten sind.