1929. AU ROI DE FRANCE AU CAMP DE BOSSUT EN FLANDRE.
Camp de Chlum, 22 juillet 1745.
Monsieur mon Frère. Rien ne peut m'être ni plus agréable ni plus flatteur que la part que Votre Majesté daigne prendre aux avantages que j'ai eus sur nos ennemis communs; je puis assurer à Votre Majesté que c'est avec non moins de joie que je viens d'être informé qu'Elle S'est rendue maître de la citadelle de Tournai. II me semble que je participe à la gloire de Votre Majesté, tant elle m'est chère, et je fais les vœux les plus sincères pour la continuation de Ses prospérités.
Toute l'Europe a les yeux tournés à présent sur le prince de Conty; on est dans la persuasion que c'est de sa supériorité et de son habileté que dépendra le sort d'Allemagne. Votre Majesté sait sans doute jusqu'à quel point les postes sont peu sûres, et les hasards auxquels les courriers sont exposés; ces raisons m'ont fait prendre le parti d'envoyer un paquet chiffré au sieur de Chambrier,231-1 qui n'attendra que les ordres de Votre Majesté pour détailler, à qui il Lui plaira de nommer, mes idées et mes sentiments sur ce qu'Elle a eu la bonté de m'écrire; dans des conjonctures aussi critiques que les présentes c'est le seul parti à prendre.
Je suis à jamais avec les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
231-1 Nr. 1926.