1989. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN

[Camp de Semonitz], 15 septembre 1745.

Mon cher Podewils. Pour n'avoir rien à me reprocher, j'ai fait communiquer l'article 12 des préUminaires au prince Charles de Lorraine. Voici sa réponse que je vous envoie.280-1

Je conclus de là ou bien que la cour de Vienne est irritée de ce que celle de Londres a fait la paix à son insu, et se cabre à présent, ou bien que le lord Harrington nous a joué pour suspendre nos opérations sur la Saxe et donner le temps au duc de Weissenfels de faire venir les troupes, et pour fortifier les Hollandais dans le parti d'Angleterre. B se peut encore que la reine de Hongrie ait fait des représentations au roi d'Angleterre sur cette paix, mais qu'elle se rende, si le monarque des mers tient ferme. Il me semble toujours également que la reine de Hongrie ne peut se refuser aux volontés des Anglais et des Hollandais, ainsi j'imagine que notre affaire peut traîner quelques semaines de plus, mais qu'à la fin il faudra pourtant en venir à nos préUminaires. L'on ne peut faire que des conjectures dans un cas aussi embarrassant que l'est celui-ci; j'épuise mon esprit à cette occupation, et, changeant à tout moment d'opinion sur ce qui peut faire différer aux Autrichiens l'exécution des engagements du roi d'Angleterre, je n'en suis pas plus instruit, après y avoir rêvé longtemps.

Si vous le trouvez à propos, vous pouvez envoyer cette lettre en original au lord Harrington et demander une résolution positive de ce que son Roi veut faire, et à quoi nous avons à nous attendre.

Adieu. Je marche le 18. Vous ne pourrez recevoir de mes lettres que du 21 de ce mois, à cause que nos convois sont réglés autrement. Si l'on paraît inquiet de ne point avoir de mes nouvelles pendant ce temps, dites-en seulement la raison d'avance. Je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhandig.



280-1 D. d. Aujest, 14. September, an den Erbprinzen von Dessau : ... Können Ew. Liebden „Sich vollkommen gesichert halten, dass von all deme, was Sie an Mich . . . gelangen zu lassen beliebet, meinem Hof jedesmalen die umständlich schleunigste Nachricht ertheilet habe; wie zumalen aber von diesem, wie schon letzthin (6. Sept.) erwähnet, mir darüber kein Entschluss zugekommen, so mich veranlassen könnte, in denen diesseitigen Dispositionen und Operationen einige Abänderung vorzunehmen, so werden Ew. Liebden von Selbsten ohnschwer ermessen, dass weniger nicht thun könne, als mich nach sothaner Hofesresolution auf das genaueste zu achten.“