<33> — als habe solches Ew. Excellenx hierdurch zu melden nicht ermangeln sollen.
Eichel.
Nach der Ausfertigung.
2160. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.
Berlin, 26 février 1746.
Le sieur de Villiers étant à la fin arrivé ici, je lui ai donné une audience secrète, où, après de grandes protestations du désir sincère de Sa Majesté Britannique de s'unir avec moi de la manière la plus étroite et de me donner des preuves essentielles de son amitié, en concourant avec cordialité à tout ce qui pouvait avancer mes intérêts, il m'a fait connaître que le Roi son maître, persuadé que je ne pouvais regarder d'un œil indifférent l'exécution des projets que la France semblait avoir formés, soit pour engloutir le reste des Pays-Bas autrichiens et pour écraser la république de Hollande, au cas qu'elle persistât de s'y opposer, soit pour renverser le gouvernement présent de la Grande-Bretagne, ne doutait nullement que je ne fusse très disposé à prendre avec lui les mesures nécessaires pour faire échouer de si vastes et de si dangereux desseins; que pour cet effet, Sa Majesté s'en remettait à mon choix si je voulais m'en tenir aux anciens engagements qui subsistaient déjà entre elle et moi, ou si j'aimais mieux faire un nouveau traité d'alliance, auquel je pouvais compter qu'on apporterait toutes les facilités imaginables, tant de sa part que de celle des États-Généraux; que les Puissances maritimes n'étaient pas éloignées non plus de se servir de mon entremise pour parvenir à une bonne paix avec la France, dès qu'on serait assuré que cette couronne voulût proposer pour cet effet des conditions raisonnables ou du moins s'y prêter, et qu'elles ne feraient nulle difficulté de remettre leurs intérêts entre mes mains, mais qu'en attendant Sa Majesté Britannique me priait et se flattait que je n'hésiterais point de faire des remontrances bien sérieuses à la France pour la détourner de l'entreprise qu'elle paraissait méditer en faveur de la rebellion en Écosse, en lui faisant sentir que je ne pouvais me dispenser d'employer toutes mes forces pour le maintien de la maison régnante en Angleterre et de l'établissement de la succession protestante.
A quoi j'ai répondu que charmé des sentiments que Sa Majesté Britannique me faisait témoigner, je me ferais une étude d'y répondre par toutes sortes d'attentions et de la convaincre de plus en plus de la sincérité et de la réalité de mon amitié; que quant à nos engagements mutuels, il en subsistait à la vérité, mais que depuis nos dernières liaisons il était arrivé tant d'événements capables d'y apporter du changement et de l'incertitude, qu'il paraissait plus convenable, et même nécessaire, de renouveler les traités en question et de les assortir aux circonstances présentes, d'une manière que l'un et l'autre y puisse trou-