<475> respecter, dans un temps comme celui-ci, les forces et les ostentations russiennes.
Vous concluerez de tout ceci, en priant le marquis de Puyzieulx qu'il voulût bien, pour éclairé ministre qu'il était, ne pas donner croyance aux soupçons que la cour de Vienne lui faisait souffler contre moi par celle de Dresde et son parti, vu surtout que je l'avais fait avertir moimême par vous qu'il en arriverait ainsi et que la cour de Saxe se faisait une fête à celle de Vienne de pouvoir détacher la France de moi par toutes sortes d'intrigues, forgées d'une manière des plus artificieuses — que je m'attendais de l'amitié du marquis de Puyzieulx qu'il me déclarât sans réserve si la France était contente de moi ou non, et qu'au reste je ne saurais m'expliquer davantage que je ne l'avais fait.
Au surplus, vous redoublerez d'attention et vous veillerez sur tout ce qui pourrait se tramer là où vous êtes, pour être à même d'empêcher que l'on ne me joue pièce à la cour de France.
Federic.
Nach dem Concept.
2761. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A BRUXELLES.
Neisse, 10 septembre 1747.
J'ai reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Quant à l'homme de confiance dont le marquis de Puyzieulx vous a dit que le Prince-Stathouder m'avait envoyé, je dois vous dire que c'est le comte de Gronsfeld, qui, après mon départ pour la Silésie, ne fait que d'arriver à Berlin, et comme selon toutes les apparences il ne s'expliquera pas sur les commissions dont il est chargé avant que j'y sois de retour, il faudra voir alors de qui il sera question.
Au surplus, j'apprends avec chagrin que le marquis de Puyzieulx, nonobstant toutes les bonnes raisons que vous lui avez dites, et malgré que je me sois, pour ainsi dire, épuisé à lui faire comprendre combien il était controuvé et naturellement impossible que j'animasse, moi, l'Angleterre pour continuer à faire la guerre à la France, ne cesse de vous marquer ses injustes soupçons à cet égard. J'avoue qu'après tant de démonstrations que j'ai donnĕes jusqu'ici de mon amitié et de mon grand attachement pour les intérêts de la France, je n'aurais dû m'attendre à de pareils reproches, si odieux et choquants. Toutefois, comme je me suis expliqué au possible pour ôter ces soupçons de l'esprit dudit marquis de Puyzieulx, je n'y saurais rien ajouter; ainsi donc, vous lui direz que, si après toutes les explications que je lui avais données à ce sujet de la façon la plus cordiale, pour lui dessiller les yeux, il voulait continuer dans ses, soupçons, vous aviez ordre de ne pas vous en expliquer davantage.
Vous ajouterez encore que, pourvu que M. de Puyzieulx voudrait y penser, il trouverait lui-même que les points principaux sur lesquels roulait à présent le grand ouvrage de la paix à faire, regardaient la red-