<480> maître, j'étais cependant obligé de lui dire que dans le cas prése t il s'agissait des droits fondés et des priviléges d'une des principales le mes villes commerçantes; que l'on ne saurait trouver mauvais que je soutienne cette ville dans ses droits et priviléges, tout comme il n'y aurait rien à dire lorsque Sa Majesté Très Chrétienne protége quelqu'une de ses villes commerçantes, si quelqu'autre puissance visait à faire ébrécher ses priviléges et prérogatives; qu'il constatait que la ville de Magdebourg était privilégiée du droit d'étapes, duquel je ne la saurais priver avec justice, mais que j'étais plutôt obligé de maintenir; que, si elle n'avait pas usé de ses droits depuis quelques années à l'égard des Saxons, cela ne s'était fait que par manière de connivence, sans toutefois vouloir renoncer entièrement à ses droits; que comme ladite ville s'apercevait à présent que la complaisance dont elle avait usé envers les Saxons, entraînerait la perte de son commerce, ceux-ci ne sauraient prétendre qu'elle ne devait plus rentrer dans ses anciens droits, et surtout après qu'à son grand préjudice la ville de Leipzig gênait extrêmement le commerce par un prétendu Strassenzwang qu'elle avait établi à quinze milles d'Allemagne à la ronde; mais qu'avec tout cela il me serait toujours fort agréable, si la cour de France, sans se laisser prévenir par celle de Dresde, voulait s'interposer dans cette affaire afin de faire entendre raison à celle-ci.

Sur ce qui regarde l'autre propos, que le marquis de Valory vous a jeté comme sa propre idée, touchant un corps de troupes que je devrais faire marcher au pays de Clèves, pour en imposer aux alliés contre la France, afin que ceux-ci se portassent à la paix, vous ferez bien d'éluder de répondre à ce ministre sur ce sujet; mais au cas qu'il le remît lui-même sur le tapis, vous lui direz, d'une manière assez vague, que, comme lui, marquis de Valory, ne vous en avait pas parlé autrement que par manière de conversation, vous ne m'en aviez rien mandé.

J'attends votre rapport sur ce que vous aurez appris du comte de Gronsfeld touchant les commissions dont il est chargé; comme il ne m'a parlé que de compliments lorsqu'il a eu son audience, je suis assez curieux de savoir ce qu'il peut y avoir dans le fond de son sac. Au surplus, si les deux princes de Saxe-Cobourg veulent venir me voir ici, je serai bien aise que cela se fasse le 22 de ce mois, comme vendredi prochain. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2767. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 21 septembre 1747.

Mon cher Mardefeld. J'ai vois avec satisfaction, par votre rapport du 19 de ce mois, de quelle manière le comte de Gronsfeld s'est ouvert à vous, relativement aux points qui font le sujet de sa mission; ainsi