<82> de troupes contre cette couronne ni contre ses alliés pendant un certain nombre d'années. Cependant, il y a tant de duplicité dans les manœuvres des Saxons, et ils couvent en secret une haine si forte contre moi, que je ne saurais m'y fier en aucune façon, et il n'est pas impossible que, malgré cet engagement, qui semble devoir porter un coup mortel à leur intelligence avec la maison d'Autriche, ils trouvent moyen de se rapatrier avec elle; et il ne faut pas douter qu'ils ne s'y prêtent avec facilité, s'ils voient jour à m'attaquer. De sorte que le comte de Podewils ne peut apporter trop de vigilance pour épier les intrigues qui pourront se tramer à Vienne avec la cour de Dresde, de même qu'avec celle de Russie.
14° Pour ce qui regarde les affaires que j'ai encore à discuter pour mon particulier avec la cour de Vienne, le comte de Podewils aura soin, avant son départ, de se faire donner et d'étudier les instructions qui ont été envoyées au résident de Græve, et les rapports qu'il m'a faits sur ces matières, pour s'en former une idée générale. A son arrivée à Vienne, ledit résident l'informera plus amplement de la situation présente de ces affaires, en quels termes se trouve sa négociation, quels points ont été ajustés, et ce qui me reste encore à désirer. Comme le susdit résident est parfaitement au fait de ces matières, le comte de Podewils ira de concert avec lui dans les négociations relatives aux affaires de l'Empire et de Silésie, ainsi qu'à mes droits en Allemagne et à d'autres objets de pareille nature, et il dressera et signera conjointement avec le résident tous les rapports, excepté ceux qui regardent les négociations d'État, dont le comte de Podewils se réservera seul le secret.
15° Le plus important objet dans ce genre c'est la garantie de l'Empire à la paix de Dresde. Le résident de Græve ayant déjà reçu d'amples instructions sur cet article, je me contente d'y référer le comte de Podewils, lequel ne manquera point de travailler en conformité avec toute l'activité imaginable, pour engager la cour de Vienne d'envoyer sans délai à Ratisbonne un décret de commission pour recommander l'affaire à la Diète. Je compte d'ailleurs que sur sa réquisition le sieur de Robinson ne refusera pas de le seconder puissamment dans cette négociation, Sa Majesté Britannique m'ayant donné sa parole positive qu'elle emploierait tout son crédit pour me procurer la garantie en question.
16° Le comte de Podewils se donnera de même tous les mouvements imaginables pour que la convention avec l'Empereur dont il est parlé dans le traité de Dresde, touchant certains avantages et prérogatives qui m'ont été accordés par le feu empereur Charles VII, parvienne promptement à sa consistance. Comme le sieur de Grave est amplement instruit sur cette matière, il me paraît superflu de m'étendre davantage là-dessus.
17° La plupart des différends qui subsistent encore ou qui pourront naître dans la suite entre moi et la cour de Vienne, devant se décider