2133. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.

Berlin, 15 janvier 1746.

J'ai vu avec plaisir par votre rapport du 31 décembre dernier les progrès que vous avez faits dans la négociation de l'alliance défensive, et je trouve votre conduite à cet égard entièrement conforme à mes intentions.

Parmi les remarques que les commissaires suédois ont faites sur le projet du traité, il n'y en a que deux qui semblent mériter attention.

La première regarde l'exception de la guerre présente du cas de l'alliance et la garantie de mes États. Mais comme la guerre est maintenant terminée par des traités solennels de paix, que je vous communiquerai bientôt in extenso, je compte que cette difficulté tombera d'elle-même et que la Suède n'hésitera plus de me promettre la garantie de tous les États que je possède actuellement, sans exception, tout comme je suis prêt de mon côte de lui garantir toutes ses possessions en Europe sans exception. Si les Suédois veulent bien nommer expressément les provinces dont la souveraineté m'a été assurée par les traités de Breslau et de Dresde, comme étant celles qui m'ont été le plus vivement contestées, et se charger de la garantie des deux susdits traités, je n'en serai pas fâché, et en ce cas je suis prêt de me charger réciproquement de la garantie des dispositions du dernier traité d'Abo. Mais pour peu que les Suédois témoignent de la répugnance d'entrer<4> dans ce détail, je m'en désiste sans peine, pourvu que la garantie que l'on me promet soit générale et comprenne tous les États dont je suis en possession actuelle, sans aucune exception ou restriction qui puisse donner lieu à des chicanes, le cas existant.

Pour la seconde remarque, qui porte sur le contingent auxiliaire, il faut observer que dans tous les traités d'alliance qui se sont conclus jusqu'ici entre la Suède et ma maison, la première n'a exigé de celle-ci que les deux tiers du nombre de troupes auxiliaires qu'elle lui promettait, et quoique depuis la balance du pouvoir entre les deux couronnes ait reçu quelque altération, il me semble néanmoins que la Suède pour sa propre réputation ne devrait insister que sur une parfaite égalité. Cependant, si la Suède veut absolument stipuler sur cet article quelque différence en sa faveur, je me prêterai sans peine à ses désirs, et je suis content de fixer le nombre du contingent auxiliaire à raison de neuf mille de ma part contre sept mille de la sienne, un tiers cavalerie et deux tiers infanterie, tempérament qui paraît égaliser toute la disproportion qui pourrait se trouver entre les forces actuelles des deux parties. Quant aux frais du transport maritime, supposé qu'il s'en dût faire, outre que je ne saurais y entrer en aucune façon, étant entièrement dépourvu de forces navales comme vous avez très bien remarqué, je ne vois point sur quel fondement on veuille ou puisse les porter en ligne de compte, l'usage constant des alliances étant que chaque allié fournisse et reçoive le contingent auxiliaire sur ses frontières, qui dans le cas présent sont les limites de la Poméranie et par conséquent sur le continent.

Tout cela étant conforme à la raison et à la coutume, je compte que les Suédois ne feront point de difficulté de s'y prêter et de régler en conséquence les articles susmentionnés

A l'égard de toutes les autres observations que les commissaires de Suède ont faites sur mon projet, elles ne sont pas d'assez grande importance pour y accrocher un moment la conclusion de l'alliance. Vous ferez néanmoins bien, aussitôt que vous aurez ajusté avec eux le projet du traité, de me l'envoyer et d'attendre mon approbation, avant que de procéder à la signature.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach dem Concept.