2237. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Pyrmont, 1er juin 1746.

Mon cher Podewils. Je vous remercie de tout ce que vous venez de m'apprendre, touchant les lettres que le marquis de Valory a reçues du sieur Aillon de Pétersbourg. Il n'est pas à douter que le mois où nous commençons d'entrer, nous développera tout ce que le ministre russien a caché jusqu'ici avec autant de soin.

Il serait bien à souhaiter que la cour de Munich eût tant de fermeté pour adopter ces principes dont le baron de Beckers vous a fait confidence. Cependant, comme le sieur Pollman n'en a rien touché dans ses relations, je doute encore de la réalité de ces avis, et je crains que la cour palatine n'en soit la dupe. Je ne suis pas d'ailleurs fort persuadé de la bonne volonté des Saxons de se séparer de la cour de Vienne et d'entrer dans notre parti, et les méchantes insinuations que le père Guarini, selon le rapport que Klinggræffen en a fait, a voulu faire au ministre d'Espagne à Dresde à mon égard, me paraissent marquer assez combien ces gens-là ont encore le cœur ulcéré et plein de fiel et de rage. Sur quoi, je prie Dieu etc.

J'ai été assez maltraité des eaux, ayant essuyé une fièvre quotidienne et la goutte; Pyrmont est un purgatoire où l'on expie les péchés que l'on a faits et ceux qu'on aurait pu faire.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.