2242. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.
Pyrmont, 7 juin 1746.
J'ai reçu à la fois les dépêches que vous m'avez faites le 20, le 24 et le 27 du mois de mai passé. Comme le post-scriptum chiffré de celle du 27 m'apprend de quelle manière milord Harrington tâche d'adoucir le refus tout net qu'il vous a donné, lorsque vous le sondiez sur l'assistance que j'aurais à espérer de l'Angleterre, en cas que la Russie m'attaquât, je ne veux pas que vous en fassiez plus mention envers ce milord, d'autant plus qu'il paraît à présent que ce n'est pas à moi que la Russie veut par les armements qu'elle a faits; vous devez cependant chercher l'occasion de remercier de ma part ledit milord des assurances qu'il m'a fait donner à ce sujet par vous, en ajoutant que, puisqu'il m'assurait si fort que l'intention du Roi son maître et de la nation serait toujours de me témoigner leur attachement et le désir sincère à remplir les traités qui subsistent avec moi, j'espérais que milord Harrington, pour m'en convaincre d'autant plus, ne voudrait point insister à ce projet de l'acte de garantie qu'il vous avait donné, et dont je ne pouvais nullement être content, par les raisons que vous verrez dans les dépêches qui vous viendront de la part de mes ministres du département des affaires étrangères,105-1 mais que Milord ferait plutôt expédier un acte de garantie tout simple et tout clair, comme celle que la Grande-Bretagne m'avait donnée en 1742 sur la paix de Breslau, sans y ajouter des conditions qui ne sauraient manquer d'embrouiller le sens et de donner de violents soupçons, comme si, le casus fœderis existant, on voulait se servir de différentes echappatoires pour ne point être obligé à remplir ses engagements.
Sur ce qui est des différents bruits qui se répandent à Londres sur mon sujet, mon intention est que, aussi souvent que de pareils bruits courraient, vous deviez en donner hautement le démenti, en déclarant que j'étais fort éloigné à donner dans de pareils projets, et que je ne tâcherai qu'à vivre avec tous mes voisins en repos.
Au reste, j'attends de vous, au plus tôt possible, une réponse ponctuelle, détaillée et précise sur la lettre que je vous ai faite en date d'hier touchant les arbres et autres choses que je vous ai commandés.
Federic.
Nach dem Concept.
<106>105-1 Eine Weisung des Königs an das Ministerium für die Beantwortung des Berichtes von Andrié vom 27. Mai liegt nicht vor. Die aus dem Ministerium an den Gesandten erlassene Antwort, Berlin 7. Juni 1746, bezeichnet das von Harrington vorgelegte Project als „si vague, si défectueux et tellement parsemé d'anicroches que je ne saurais m'en contenter en aucune façon.“ Dem Ministerialerlass war ein Gegenproject beigeschlossen.