2282. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 19 juillet 1746.
J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite en date du 2 de juillet. Il n'y a rien de plus certain que les avis que milord Hyndford a eus, concernant le traité de subsides que la Saxe a conclu avec la France, et que celle-là en a tiré actuellement des sommes considérables. C'est que je veux bien vous dire, pour votre direction seule. Le raisonnement que ce milord vous a fait, touchant le peu ou point d'apparence qu'il y avait que l'Impératrice dût faire la guerre à moi, quelque juste et bien pensé qu'il soit en soi-même, n'est pourtant pas tout-à-fait<138> sans réplique. Il est vrai que l'esprit débonnaire de l'Impératrice et sa répugnance extrême à verser du sang sont également connus; mais l'expérience du passé ne nous a-t-elle pas appris à combien de choses elle a été menée, par son ministre, qui étaient d'ailleurs tout contraires à ses sentiments? De plus, l'arrangement qu'on a fait de mettre en avant les troupes légères, Tartares et Cosaques, ne donne-t-il pas à penser, et ne sait-on pas qu'ordinairement dans de pareilles occurrences, quand on a fait le premier pas, on ne manque guère de faire l'autre? Ainsi donc, pour conclusion, vous ne manquerez point de continuer d'être fort alerte sur toutes les démarches qu'on fait à ce sujet-là. Nous attendons à tout moment le comte Woronzow ici.
Federic.
Nach dem Concept,