2328. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 4 septembre 1746.
Mon cher Podewils. Comme la déclaration que, selon votre rapport du 2 de ce mois, la cour de France m'a fait faire par le marquis de Valory, tant par rapport aux affaires de Pologne que principalement sur les secours qu'elle m'offre en cas que la Russie m'en voulût sérieusement, m'a fait beaucoup de plaisir, ma volonté est que vous en deviez remercier de ma part fort poliment le marquis de Valory, en l'assurant qu une pareille offre ne me saurait être que très agréable, et que je priais lui, Valory, d'en vouloir assurer le marquis d'Argenson de toute ma reconnaissance. Vous devez, outre cela, instruire le sieur de Chambrier pour qu'il doive faire le même compliment au marquis d'Argenson. Je trouve, au reste, la réponse que vous avez faite au marquis de Valory<176> à ce sujet-là, un peu trop sèche, et la réflexion que vous y avez ajoutée, comme si la France n'était pas assez à portée pour m'assister efficacement, me paraît hors de saison; car si jamais le cas devait arriver que la Russie m'en voulût sérieusement, la France nous pourrait être d'un grand secours, sinon en troupes, du moins en argent et pour brider les autres qui voudraient alors se joindre aux Russes. En général, quand les gens nous montrent de la bonne volonté, la raison veut que nous ne devions pas les rebuter, et que les paroles obligeantes ne nous doivent pas coûter alors. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.