2439. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.

Potsdam, 29 novembre 1746.

J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. Il n'est pas si aisé que vous le croyez, de disposer les Français à offrir des subsides; car leur demander de l'argent vaut autant que si l'on demande à un prêtre catholique de dire une messe pour l'amour de Dieu. Vous verrez cependant par la copie chiffrée ci-close ce que mon ministre en France, le baron Le Chambrier, vient de me mander des insinuations que le marquis d'Argenson lui a fait faire par le ministre de Suède. Le courrier<250> dont on y fait mention, n'est pas encore arrivé au marquis de Valory, et il faut que je diffère jusque là à vous dire mon sentiment sur les instructions qu'on aura données au sieur de Lanmary. En attendant, je veux bien vous dire pour votre direction que, quoique ce soit le meilleur parti que la France peut prendre, de s'assurer la Suède, il faudra cependant toujours que la première fasse son traité de subsides avec la Suède séparément et indépendamment de mon alliance défensive avec celle-ci. Vous savez toutes les raisons importantes que j'ai, pourquoi je ne pourrais pas me prêter à ce qu'on nomme seulement, dans mon traité avec la Suède, aucune autre puissance, quoiqu'on y puisse ménager en termes fort généraux l'accession des puissances qu'on pourra inviter avec le temps d'un concert commun, afin de ne point donner occasion à mes ennemis de faire passer mon alliance avec la Suède pour une ligue offensive. Et, d'ailleurs, je veux bien vous dire en confidence, et uniquement pour votre direction, sans que vous en deviez témoigner la moindre chose à qui que ce soit, que je ne me laisserai point entraîner à quelque engagement nouveau avec la France, soit directement soit indirectement.

Federic.

Nach dem Concept.