2530. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 14 février 1747.
Après avoir accusé la dépêche que vous m'avez faite le 3 de ce mois, je vous dirai que les dernières lettres que j'ai eues de Pétersbourg prétendent qu'à la sollicitation de la cour de Vienne, secondée par celle d'Angleterre, la cour de Russie doit avoir pris la résolution de faire marcher un corps auxiliaire de 30,000 hommes au secours de la reine de Hongrie, aux Pays-Bas; qu'on ajoute que, parceque l'on rencontrerait plusieurs difficultés en voulant faire passer ces troupes par la Pologne, et qu'on était persuadé que je ne leur accorderais pas le libre passage par mes États, on était convenu avec l'Angleterre de les transporter par mer jusqu'à Lübeck, afin qu'elles puissent arriver de bonne heure aux lieux de leur destination, et que les Puissances maritimes se chargeraient du payement des frais pour leur entretien. Voilà ce qui m'en est revenu. Mais comme il n'est pas si aisé à transporter par mer un si nombreux corps de troupes, je ne doute pas que, s'il est vrai<320> que la cour de Pétersbourg s'est décidée d'envoyer un corps de ses troupes aux Pays-Bas, le tout se réduira aux 12,000 hommes que la Russie doit à l'Angleterre. Encore ce transport rencontrera de grandes difficultés par ce qu'il ne saurait partir qu'à la fin du mois d'avril, ni arriver à l'endroit de sa destination qu'au mois de juin. En attendant, mon intention est que vous devez faire des insinuations convenables aux ministres de France de ces particularités-là, en ajoutant que, comme je les donnais telles qu'elles m'étaient parvenues jusqu'ici, je ne saurais encore les soutenir pour tout-à-fait fondées et réelles.
Federic.
Nach dem Concept.