2730. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE A STOCKHOLM.
[Charlottenbourg, 5 août 1747].455-2
Je me confirme toujours dans le sentiment qu'il faudrait séparer la Diète le plus tôt possible. Les armements de la Russie ne sont que des ostentations et faits pour intimider les Suédois. L'augmentation des Danois ne m'est pas encore bien connue, j'ai peine à croire qu'elle soit aussi forte qu'on le dit; j'en dirai mon sentiment plus positivement, dès que j'en serai instruit. L'affaire d'Åkerhielm455-3 est délicate; tant que le Roi vivra, vous ne pouvez faire rien de solide, puisque la nature du<456> gouvernement ne le permet pas et que l'autorité vous manque; il aurait donc été à souhaiter que dans des conjonctures délicates on n'eût point entrepris de choses que l'on n'a pas la force de pousser à bout, car il y a des moments où la politique demande de temporiser, d'autres où elle veut de la vigueur. Autant que j'en puis juger d'ici, je crois qu'il faudrait se tirer de l'affaire d'Åkerhielm en faisant parade de modération et de clémence, parcequ'en poussant à présent les choses à la rigueur, cela pourrait entraîner des suites dangereuses, et que tant que le Roi vivra il sera bien difficile de l'emporter de haute lutte dans des cas aussi épineux; en un mot, je suis persuadé qu'il n'y aurait rien de meilleur que de finir la Diète le plus tôt possible, sans quoi on retombera d'un inconvénient dans l'autre, et qu'en la prolongeant trop, les voisins mal intentionnés pourront enfin parvenir à en faire leur profit.
Federic.
Nach dem eigenhändigen Concept.
455-2 Das Datum bestimmt sich aus einem Immediaterlass an den Gesandten von Rohd in Stockholm vom 5. August, dessen Inhalt sich mit dem obigen Schreiben deckt.
455-3 Schwedischer Senator, einer der Führer der Partei der sog. Mützen, der in die Untersuchungsangelegenheit gegen Blackwell verwickelt war.