2735. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 11 août 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 2 de ce mois. Je n'ai rien à dire contre les réflexions que vous faites touchant la disposition de la cour de Vienne à mon égard; je n'ai jamais douté de sa mauvaise volonté, mais je me flatte que les occasions lui manqueront de la réaliser. La paix avec la France n'est pas faite, et peut-être éloignée encore. Si l'on suppose que la France s'épuisera par la présente guerre jusqu'à ne pouvoir pas aisément entrer dans une nouvelle guerre, après avoir fini la présente, il faut penser en même temps que l'Angleterre s'épuise tout de même, et qu'après la paix faite elle ne voudra plus payer de subsides à la cour de Vienne pour la soutenir à faire une nouvelle guerre. Outre cela, il faut convenir que, par la continuation d'une<459> guerre si onéreuse que celle où est la cour de Vienne, elle épuise absolument ses propres finances et provinces, malgré tout ce qu'elle reçoit de subsides des Puissances maritimes; qu'il faut croire qu'elle est obligée de sacrifier tout ce qui lui serait resté de fonds, pour me faire la guerre après la paix constatée avec la France; ainsi donc, tout pris et ensemble, l'on peut conclure que je n'aurai guère à craindre de la mauvaise volonté de la cour où vous êtes, si elle est obligée de continuer encore deux ans la guerre présente …

Federic.

Nach dem Concept.