2788. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 5 octobre 1747.

Votre dépêche du 26 du mois dernier passé m'a été rendue. Je ne crois pas que le ministère anglais soit aussi décidé pour la paix que vous le présumez; tout ce que milord Chesterfield vient de vous dire à ce sujet, ne sont que des généralités qui ne me persuadent pas encore tout-à-fait qu'on veuille sérieusement la paix; on la souhaite peut-être, mais on la voudra à sa façon, et tant que les ministres anglais ne règleront pas séparément avec la France quelques articles préliminaires qui pourront servir de base dans la négociation de paix, j'estime que l'on voudra encore continuer la guerre, et que toutes les conférences sur la paix n'aboutiront à rien. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule, et afin que vous employiez toute votre attention pour bien démêler les vrais sentiments du ministère à cet égard.

Au surplus, j'ai de bonnes raisons qui me font souhaiter que la cour de Londres voudrait nommer le plus tôt le mieux le ministre qu'elle me veut envoyer; s'il y avait moyen que vous pussiez pousser à la roue là-dessus, cependant toujours sans me commettre et sans que j'y paraisse aucunement, j'en serais bien aise.

Federic.

Nach dem Concept.