2807. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 17 octobre 1747.
J'ai vu avec satisfaction ce que vous m'avez mandé par votre dépêche du 6 de ce mois, touchant les assurances que le marquis de Puyzieulx vous a données sur la garantie de la Silésie, expressément stipulée par la France, et que le ministre que la France enverrait au congrès d'Aix-la-Chapelle, ne me serait point suspect. Cependant, je ne puis m'empêcher de vous dire confidemment que je ne sais pas encore combien je puis me fier sur ces assurances, m'ayant paru, par les différentes relations que vous m'avez faites depuis quelque temps, qu'aussitôt que la cour de France a des espérances de pouvoir parvenir à la paix, elle me néglige assez et me traite de haut en bas, mais dès que ces espérances s'évanouissent et qu'elle se voit obligée à continuer la guerre, elle change de ton à mon égard et m'amadoue. J'attends donc que vous vous expliquiez là-dessus et que vous me disiez tout naturellement si ces soupçons que j'ai sont fondés ou non. Sur ce qui concerne le ministre à envoyer de ma part au congrès, j'y en enverrai sûrement un,<505> avec des instructions telles que M. de Puyzieulx les désire.505-1 Mais avant que d'y procéder, il faudra que je voie quelle tournure ce congrès prendra; car si l'on n'y traite pas sérieusement de paix, et que l'on ne veuille que s'amuser l'un l'autre, j'hésiterai d'y envoyer un ministre, pour ne pas m'exposer de nouveau aux reproches de la part des Puissances maritimes que je ne cherchais qu'à éloigner la paix. Ce que vous ne laisserez pas d'insinuer convenablement au susdit ministre.
Federic.
Nach dem Concept.
505-1 Der französische Staatssecretär hatte Chambrier gesagt „qu'il fallait se concerter entre le ministre de Prusse et celui de France, pour que les bons offices de la France pour la garantie que Votre Majesté souhaite, aient l'effet que la France désirait.“