2835. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.523-1
Potsdam, 12 novembre 1747.
Après avoir vu ce que vous m'avez mandé par votre rapport du 10 de ce mois, touchant les propositions que le comte de Gronsfeld est venu vous faire, je veux bien vous dire en réponse que, quant au premier point, sur la vente de Montfort, vous devez lui dire qu'il serait plus convenable que l'on commençât à acheter les domaines que j'ai en Hollande, comme la Swaluwe, le Westland, avec les autres, qui, situés qu'ils sont au milieu de la Hollande, ne sauraient être que fort à la convenance du prince d'Orange, et que, après que cet accord serait achevé, l'on pourrait aisément convenir sur Montfort; qu'en attendant le sieur d'Ammon était assez instruit sur la vente de mes domaines en Hollande, qu'on n'avait donc qu'à s'adresser à lui sur ce sujet, et qu'on lui expédierait d'ailleurs des pleins-pouvoirs afin de pouvoir négocier là-dessus.
Quant au second point, tel ministre que le prince d'Orange choisira pour l'envoyer à ma cour, me sera toujours agréable.
Sur ce qui est du troisième point, j'accepterai toujours la médiation par rapport à la paix générale, pourvu qu'on s'explique préalablement d'une façon cordiale si c'est le tout de bon des Puissances maritimes de vouloir faire la paix avec la France; outre cela, à quelles conditions on la veut faire. Il faudra d'ailleurs qu'on soit convenu avec l'Angleterre touchant ma médiation.
Quatrièmement, je serais bien aise que le prince d'Orange contribuât à ce que le vaisseau garde-côte soit ôté des parages d'Ostfrise, que je n'y saurais plus souffrir. Quant au cinquième point, je permets volontiers le passage de cinq ou six régiments hollandais que le Prince va faire passer par une partie de mes États.
Au reste, si le marquis de Valory revient à la charge de vouloir savoir de vous de quoi il s'agit dans les conférences que vous avez eues de nouveau avec le comte Gronsfeld, vous n'avez qu'à lui dire nettement sur quoi cela a roulé, et je ne vois point de raison, moi, pourquoi l'on dût lui en dissimuler quelque chose. Et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
<524>523-1 Vergl. Nr. 2767, S. 480.