L'importance de l'affaire vous fait juger, du reste, qu'il faut que vous y veilliez infatigablement et que vous y donniez tous vos soins sans le moindre relâche.
Concernant la poudre et autres munitions de guerre qui sont à Wésel et à Gueldre et dont je veux bien me défaire, je vous réponds à votre post-scriptum du 3 de ce mois que, comme vous aurez déjà pu vous instruire, par le rescrit qui vous en a été expédié du département des affaires étrangères, de ce que le général Linger a fait là-dessus avec quelques marchands hollandais, vous devez présentement choisir et prendre le parti auquel il y aura le plus à profiter, en vous recommandant surtout de prendre bien vos mesures pour empêcher que la paix ne mette des entraves à la vente qui aura pu se faire desdites munitions de guerre.
Federic.
Nach dem Concept.
3067. AU CHEVALIER LEGGE, ENVOYÉ DE LA GRANDE-BRETAGNE, A BERLIN.
Potsdam,15 mai 1748.
Monsieur. Mon amitié pour vous augmente encore par la manière empressée et remplie d'attention avec laquelle vous avez voulu me communiquer ce qu'on a stipulé dans les articles préliminaires de paix en ma faveur par rapport à la garantie de mes possessions de Silésie.
Je n'ai jamais douté que votre cour n'accomplît religieusement les engagements qu'elle a pris avec moi à cet égard, mais comptez à votre tour que de mon côté j'accomplirai également les miens, en conséquence de ce que nous sommes convenus par nos traités faits, et soyez d'ailleurs persuadé de l'estime véritable avec laquelle je suis etc.
Federic.
Nach dem Concept.
3068. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam,18 mai 1748.
Je ne doute point que le comte de Kaunitz, selon votre dépêche du 8 de ce mois, n'ait brigué de toutes ses forces pour tâcher d'empêcher mon inclusion dans la paix générale, et que la garantie de la Silésie et du comté de Glatz ne m'y fût stipulée. Cependant les peines qu'il s'est données à cet égard, n'ont été qu'à pure perte, et il n'en a été ni plus ni moins pour cela, la chose s'étant effectivement passée à ma satisfaction. Aussi me suis-je proposé de ne pas rester en si bon chemin, et il se pourrait fort bien que, dès que la paix serait faite, je m'alliasse plus étroitement encore avec les Puissances maritimes et que je prisse mes mesures avec l'Angleterre, surtout de façon à n'avoir rien à craindre de la reine de Hongrie et de toute sa mauvaise volonté à mon égard.