<164> vouloir mettre en exécution à cette occasion; j'espère néanmoins que tout le malin vouloir et les chétives volontés de ceux qui pensent mal, s'en iront en fumée et n'aboutiront à rien; car, toutes les puissances ayant accédé présentement aux préliminaires, toute difficulté qui reste se réduit simplement à la manière dont elles voudront mettre en exécution ce dont elles sont convenues par ces préliminaires. Je suis tout persuadé, au sujet de l'ami important, que c'est l'ignorance où il est des affaires, qui occasionne sa réserve, son antagoniste ne permettant que rien ne parvienne à sa connaissance que ce qu'il veut bien ne point lui laisser ignorer, lui cachant ainsi totalement, selon qu'il paraît, le secret des affaires. A en croire les apparences, l'intelligence qui subsiste jusqu'ici entre le ministère autrichien et celui d'Angleterre est passable encore, cependant il n'y a presque point de doute que dans le progrès des négociations, et lorsque l'on sera parvenu au traité définitif de paix, les Autrichiens ne donnent alors dans des sottises qui les brouillent avec la Grande-Bretagne.
Federic.
Nach dem Concept.
3144. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A HANOVRE.
Potsdam, 5 juillet 1748.
La dépêche que vous m'avez faite du 10 de ce mois, m'est bien parvenue. Quant au chevalier Legge, vous ne devez point vous impatienter sur son arrivée; car, selon lui, il n'attend que de savoir le duc de Newcastle à Hanovre, pour y aller, et, autant qu'il me paraît, il lui importe plus de parler à celui-ci qu'au Roi même. Comme l'attention du public n'est fixée à présent que sur le séjour du corps auxiliaire des troupes russes en Allemagne et sur la marche qu'il va faire, à ce qu'on prétend, dans l'Empire, aussi que sur le but où cette démarche extraordinaire pourrait viser, je veux bien vous faire part, quoique pour votre direction seule et avec défense de n'en rien communiquer à qui que ce soit, ce qui m'en est revenu par mes lettres de Pétersbourg. On m'a appris que, dès que la nouvelle de la signature des articles préliminaires de paix y a été sue, le Chancelier, comte Bestushew, en a été très dépité et n'avait trouvé d'autre ressource que dans l'idée que ces préliminaires ne se soutiendraient pas et que le ministère de Vienne trouverait bien moyen de rompre cette paix. Là-dessus il y a eu des conférences fort secrètes, deux jours consécutifs, avec les ambassadeurs anglais et autrichien, Hyndford et Pretlack, dont il a transpiré pourtant que le chancelier Bestushew, engagé par le ministre autrichien, a fait de nouvelles offres aux Puissances maritimes pour tâcher de les encourager à la continuation de la guerre; sur quoi, milord Hyndford a dépêché un courrier à sa cour. Depuis ce temps-là, les pourparlers secrets entre le Chancelier et les ministres autrichien, anglais