3149. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A HANOVRE.
Stettin, 9 juillet 1748.
Votre dépêche du 4 de ce mois m'est bien parvenue. Il est à croire que, quoique le roi d'Angleterre puisse penser favorablement au sujet de la cour de Vienne, le corps des troupes auxiliaires russiennes ne sera guère suffisant pour être employé à cet égard, par le peu de considération que l'on aura pour ce dit corps. Je vous sais néanmoins bon gré de l'avis que vous venez de me donner là-dessus,1 et je vois actuellement un peu plus clair qu'auparavant dans cette affaire. Vous continuerez donc d'être fort attentif à vous procurer là-dessus le plus de notions qu'il vous sera possible et de conférer pour cet effet confidemment avec le baron d'Asseburg.
Federic.
Nach dem Concept.
3150. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.
Stettin, 10 juillet 1748.
Vos dépêches du 20 et du 25 de juin dernier me sont bien parvenues. Je trouve tout-à-fait admirables vos idées que vous me marquez dans la première de ces dépêches sur la satisfaction que la France pourrait se procurer des avanies que le Chancelier lui a faites,2 mais malheureusement elles ne pourront être exécutées, parceque probablement les puissances contractantes ne voudront admettre aux conférences d'Aixla-Chapelle pour un traité de paix définitif que les ministres de ces puissances qui effectivement ont participé à la dernière guerre.
Quant au contenu de votre dernière dépêche, je veux bien vous communiquer ici pour votre direction ce que portent mes lettres d'Hanovre des vues qui doivent être cachées sous la continuation de la marche des troupes russiennes. Selon ces lettres, on vient d'apprendre par un bon canal que le duc de Newcastle, avant son départ de Londres s'était laissé échapper au ministre hessois que, lorsque la paix serait faite, il fallait aussi travailler à un concert dans l'Empire pour établir la tranquillité sur un pied solide en faveur de la reine de Hongrie, que d'ailleurs la continuation de la marche des troupes russiennes n'était plus un mystère, et que le roi d'Angleterre en avait parlé à table ajoutant qu'on ne saurait se fier à la France, que les ministres d'Hanovre avaient voulu faire envisager cette marche comme avantageuse et profitable pour les États par lesquels elle se ferait, les Puissances maritimes payant tout largement, mais qu'ils ne persuadaient point.
1 Vergl. die Mittheilung an Graf Otto Podewils in Wien in Nr. 3148.
2 Finckenstein sagt in dem Berichte vom 20. Juni: „Je regarde le refus qu'on pourrait donner à l'admission d'un ministre de Russie au congrès d'Aix-la-Chapelle, comme l'affront le plus sanglant que la France pourrait faire à ce pays-ci.“