<294> au fait tant des affaires de Russie que de celles de Suède. Vous recommanderez aussi au secrétaire Warendorff d'assister ledit de Goltz de toutes ses forces, et vous l'assurerez de ma part que je le reconnaîtrais envers lui et que je lui en tiendrais compte en son temps.

Au reste, il faut que je vous dise que, quoique j'aie cru d'abord que par la paix d'Aix-la-Chapelle les affaires de l'Europe auraient du moins pour le commencement pris une assiette tranquille, je me trouve presque déchu de ce que je me flattais pouvoir croire à cet égard, car mon ministre à la cour d'Angleterre, de Klinggræffen, me mande d'Hanovre qu'il se confirmait tous les jours plus dans son soupçon qu'il s'y traitait quelque chose entre le ministre saxon y résidant, le comte de Flemming, la cour d'Hanovre et celle de Vienne, auxquelles cours il ne balançait pas d'ajouter celle de Russie, les ministres des deux dernières ayant été sur la fin inséparables d'avec celui de Saxe. Il ajoute que le secrétaire d'ambassade de Saxe1 était depuis trois jours régulièrement à écrire chez le baron de Wasner avec mystère, avis qu'il avait eu de manière à y pouvoir compter; enfin, que cela paraissait assez évident que la cour de Saxe était disposée d'entrer dans les vues du roi d'Angleterre et des cours de Vienne et de Russie.

Je vous communique tout ce que dessus pour que, autant qu'il vous sera possible et que les circonstances voudront encore le permettre, vous vous donniez toutes les peines imaginables pour en approfondir la vérité là où vous êtes, et que vous instruisiez le baron de Goltz, tout ainsi que le sieur Warendorff, afin que, tant que faisable, ils tâchent aussi eux de faire des découvertes relativement à cette affaire, concernant les vues et chipoteries qu'il y a entre les cours d'Hanovre, de Saxe, de Vienne et de Pétersbourg, pour m'en faire ensuite rapport d'une manière exacte et détaillée et me mettre ainsi en état — la chose en elle-même me paraissant jusqu'ici très énigmatique — de pouvoir, en comparant et en tenant ensemble les différentes circonstances, former mes conjectures avec plus d'assurance et de solidité. Je me repose sur votre dextérité et affection à mon service de tout le contenu de cette présente dépêche.

Federic.

Nach dem Concept.


3353. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 22 novembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 11 de ce mois. Mes ministres du département des affaires étrangères ont eu ordre de vous instruire tout au long à l'occasion de la tenue de ce congrès dont la Suède vient de faire la demande à la France,2 et comme ces dites instructions vous seront déjà parvenues, il ne me reste à vous dire autre chose à cet



1 Hoffmann.

2 Vergl. S. 275—277. 290.