3699. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 12 juin 1749.
Je suis bien aise de savoir par le rapport que vous m'avez fait du 9 de ce mois que les bruits qui s'étaient repandus de l'arrivée à Berlin du fils aîné du Prétendant, se trouvent absolument faux et sans fondement, puisqu'il n'y a aucun doute que, si le jeune prince Édouard eût été à Berlin, en y gardant même l'incognito et sans que j'en eusse su le moins du monde, il n'y aurait pourtant point manqué de certains ministres étrangers qui se seraient pris vraiment à tâche d'envenimer la chose, et que les Anglais en auraient jeté de hauts cris.
Ce que vous me marquez du 7 de ce mois sur l'arrivée du dernier courrier français au marquis de Valory,1 m'est aussi bien parvenu, et je me flatte que la France pour le coup sera contente de nous, dès que nous avons fait ses désirs. Et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
3700. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 14 juin 1749.
J'avoue que j'ignore parfaitement ce que le marquis de Puyzieulx a entendu, quand il vous a dit, selon le compte que vous m'en avez fait par votre dépêche du 12 de ce mois, que la France souhaitait seulement d'éviter ce qui pourrait faire dire aux autres que, pendant qu'elle parlait pour la conservation de la paix, elle travaillait sous mains par moi à brouiller les cartes; aussi aurais-je bien souhaité que vous eussiez eu moyen de le faire s'expliquer plus clairement là-dessus.
Au surplus, le rescrit du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci,2 ayant tout épuisé ce que j'avais à vous dire, il ne me reste qu'à vous recommander encore de ne faire rien apercevoir au marquis de Puyzieulx de tout ce que je vous ai fait mander relativement à l'accession de la cour de Dresde au traité des deux cours impériales, pour ne pas faire soupçonner ce ministre comme si je voulais m'ingérer à donner des conseils à la France et à la gouverner selon mes vues.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Valory hatte dem Grafen Podewils laut des im Texte erwähnten Berichts vom 9. Juni ein Rescript des Marquis Puyzieulx über die einzuleitenden preussisch-türkischen Allianzverhandlungen (vergl. S. 538) vorgelesen: „Puyzieulx lui recommande [à Valory] de nouveau de bien faire sentir à Votre Majesté l'avantage qu'Elle retirera de ces nouvelles liaisons, supposé, comme il a ajouté, que la Porte se trouve dans les mêmes dispositions favorables à cet égard qu'elle l'avait été, il y a quelques mois. Il [Puyzieulx] finit par lui [Valory] dire que le roi de France était extrêmement satisfait du rapport du marquis de Valory de son premier entretien avec Votre Majesté à son retour de Berlin (vergl. S. 510), aussi bien que de son second voyage de Potsdam.“
2 Vergl. Nr. 3698.