3008. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 13 avril 1748.

Je ne saurais me persuader que la reine de Hongrie soit aussi avancée dans ses arrangements de finances qu'elle peut s'en flatter, selon que vous le dites par votre dépêche du 3 de ce mois; je crois plutôt qu'elle y rencontrera encore plusieurs obstacles imprévus à surmonter, avant qu'elle parvienne à son but.

Les opérations de cette campagne en Italie ne me paraissent pas promettre de grands succès aux alliés, et je me figure en avance qu'elles se croiseront et s'empêcheront les unes les autres, de sorte qu'il n'en résultera rien de solide.

Au reste, comme le général Bernes vient de déclarer que le comte de Rosenberg lui succéderait ici dans son poste, et que celui-ci m'est encore en aversion par la conduite odieuse qu'il a tenue il y a quelques années du temps de sa première mission auprès de moi,77-1 je veux que vous déclariez en avance tout net au chancelier d'Ulfeld comme quoi je ne pouvais pas m'accommoder dudit comte de Rosenberg; que tout autre ministre que la cour de Vienne m'enverrait, me serait agréable, pourvu que ce ne fût pas l'insupportable Rosenberg, lequel j'exceptais seul du nombre de ceux qui pouvaient être sur les rangs pour le choix du ministre qu'on voulait envoyer à ma cour.

Federic.

Nach dem Concept.



77-1 Vergl. Bd. III, 215. 239; Bd. IV, 283. Preussische Staatsschriften aus der Zeit Friedrichs II. I, 457.