3033. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 30 avril 1748.

Il est étonnant au suprême degré de voir l'impatience de la France, qu'elle continue à marquer, selon que vous le dites par votre dépêche<90> du 19 de ce mois, pour sortir de la présente guerre, pendant un temps où elle se trouve dans une situation qui ne laisse que de lui promettre beaucoup de succès favorables par la continuation de cette même guerre. Il me semble qu'après cela elle pourrait fort bien se tranquilliser, plus qu'elle ne fait, sur l'état actuel de ses affaires, en évitant surtout de marquer du faible en se relâchant de façon ou d'autre de ses conditions, aux conférences qui se tiennent à Aix-la-Chapelle, et je suis bien persuadé que, si la France se conduisait ainsi, son rôle n'en serait que plus brillant et qu'elle ne manquerait pas de faire la paix à son gré, en voyant accomplir ses volontés.

Quant à mon inclusion dans la future paix et la garantie de mes États qui m'y serait stipulée, vous direz au marquis de Puyzieulx que la France y rencontrerait moins de difficultés, que l'Angleterre même y était portée, et que les Hollandais, par le goût qu'ils commençaient à y prendre, ne me seraient non plus contraires, à la susdite paix, pour mon inclusion et la garantie de mes possessions, de sorte que je ne le pourrais regarder autrement que comme de simples défaites de la part de la France, quand elle m'alléguerait des difficultés et des obstacles qui en effet ne seraient qu'imaginaires.

Federic.

Nach dem Concept.