3113. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 16 juin 1748.

J'ai vu avec satisfaction, par votre rapport du 14 de ce mois, de quelle manière le chevalier Legge s'est expliqué sur les insinuations que vous lui avez faites touchant les griefs de nos marchands par rapport aux pirateries que les armateurs anglais ont exercées sur eux, et je ne doute nullement que les instances qu'il fera à ce sujet, ne soient d'un bon effet. Quoique je n'aie pas douté que, le calme rétabli, les Anglais n'auraient pas manqué de rendre à nos marchands les prises qu'ils ont faites sur eux, j'espère cependant que sur les instances du chevalier Legge on fera d'autant plus promptement justice à mes sujets, et que tout se fera avec d'autant plus de bonne grâce.

Je m'embarrasse peu de la forte jalousie que les Saxons font paraître sur mon inclusion dans les préliminaires de paix et sur la bonne intelligence entre moi et le roi d'Angleterre dont ils commencent à se douter par les voyages réitérés du chevalier Legge à Potsdam. L'énorme duplicité dont ils en ont agi avec presque toutes les cours respectables, mérite qu'on les traite avec mépris et que l'on ne se soucie point d'eux;<142> mais sur ce qui est du marquis de Valory, vous lui insinuerez que le dernier voyage du sieur Legge n'avait eu d'autre motif que de m'annoncer l'arrivée du roi d'Angleterre à Hanovre, et que lui, Legge, pourrait bien y aller pour quelques jours; et comme d'ailleurs les Anglais s'étaient prêtés d'assez bonne grâce à mon inclusion dans les préliminaires de paix, il était bien naturel que je leur en témoignasse des politesses et des complaisances.

Pour ce qui est du jeune staroste Przebendowski, vous lui ferez savoir qu'il ne dépendra que de lui de venir ici à Potsdam me faire sa cour. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.