3271. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEINA SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 28 septembre 1748.
Le refroidissement dont vous parlez, dans votre dépêche du 10 de ce mois, entre la cour où vous êtes et les Puissances maritimes, ne saurait, à proprement dire, ni me nuire ni aussi m'être favorable, de manière qu'il m'est assez indifférent dans un certain sens. Ce qui m'intéresserait le plus dans les conjonctures présentes, serait qu'il se mît du refroidissement entre l'impératrice de Russie et la cour de Vienne. Si vous pouviez y employer nos amis, pour qu'ils tâchassent, autant que par eux, d'y fournir de l'étoffe, je le regarderais comme un service essentiellement important et qui mériterait la peine qu'ils me le rendissent. Je ne laisserais que de témoigner sûrement avec plaisir ma reconnaissance, par un présent qui y répondrait, à l'ami intrépide des soins et du savoir-faire qu'il emploierait à y réussir, et vous ne marqueriez de votre côté de saisir tous les moyens et les occasions qui pourraient conduire à faire naître des brouilleries entre les deux cours impériales.
Mes nouvelles de Suède portent qu'il y avait beaucoup d'apparence que la maladie du roi de Suède traînerait en longueur. L'événement<247> de la mort de ce Prince n'empêchera donc point que l'Impératrice ne dût faire le voyage de Moscovie, comme elle en a l'intention. Et comme en cas que ce voyage de Moscovie eût effectivement lieu, les ministres étrangers y suivraient sans doute l'Impératrice, je suis intentionné que vous restiez alors à Pétersbourg, en prétextant une maladie ou bien quelque autre indisposition qui vous empêcherait de vous conformer à l'exemple des autres ministres étrangers, et le sieur de Goltz se rendrait de ma part en Moscovie, conseiller d'ambassade et chargé d'affaires, à l'effet de quoi je le ferais accréditer expressément.247-1
Federic.
Nach dem Concept.
247-1 Den Schluss bildet die in dem Immediaterlasse an Klinggräffen Nr. 3270 enthaltene Mittheilung über den Rückmarsch der russischen Truppen aus Deutschland.